Alors que l'épidémie de Covid-19 se poursuit, les compagnies aériennes qui pensaient reprendre leurs opérations en Chine repoussent finalement l'échéance. Le manque à gagner se chiffre déjà en milliards d'euros !
Deux mois presque jour pour jour après la confirmation par les autorités chinoises de l'apparition du premier cas de coronavirus à Wuhan, l'épidémie de pneumonie virale Covid-19 est loin d'être endiguée. Le bilan s'est encore alourdi lundi, atteignant 1770 décès et plus de 70 500 personnes infectées en Chine. A cela s'ajoute 5 morts, dont un touriste chinois de 80 ans décédé en France le 15 février, et près de 600 cas de contamination dans une trentaine de pays.
Dans la foulée de British Airways le 29 janvier, près de 70 compagnies aériennes ont annoncé la suspension de leurs vols vers la Chine continentale et Hong Kong et 50 autres ont réduit leur programme de vols. Et les compagnies qui pensaient pouvoir reprendre les vols au plus vite viennent de prolonger l'arrêt des opérations, compte tenu de la faible demande.
Les compagnies qui étendent la suspension de leurs vols vers la Chine :
- Air France-KLM
Air France et KLM ont annoncé la prolongation de la suspension de leurs vols vers la Chine jusqu'au 15 mars. Le groupe Air France-KLM avait initialement décidé d'une interruption jusqu'au 9 février. A compter du 16 mars, Air France et KLM pourraient reprendre progressivement leurs rotations vers Pékin et Shanghai, avec un vol quotidien opéré en alternance vers les deux villes. Le retour au programme normal est quant à lui prévu pour le 29 mars, avec un retour des vols à destination de Wuhan.
- Air Austral
La compagnie réunionnaise va plus loin en prolongeant l'arrêt de ses vols vers Canton jusqu'au 30 juin, "par mesure de précaution".
- Le groupe Lufthansa
Les compagnies Lufthansa, Austrian et Swiss suspendent leurs vols vers Pékin et Shanghai jusqu'au 28 mars.
- Americain Airlines
La suspension des vols vers la Chine et Hong Kong est étendue jusqu'au 24 avril. Les vols avaient été initialement supprimés jusqu'au 27 mars.
- United Airlines
La compagnie américaine étend la suspension des vols vers la Chine jusqu'au 24 avril. United Airlines suspend également ses vols à destination de Hong Kong, qui devait reprendre le 21 février.
A noter que Delta Airlines avait d'emblée supprimé ses vols vers la Chine jusqu'au 30 avril. Même chose pour British Airways, qui a décidé d'un arrêt jusqu'au 31 mars. La compagnie britannique envisage de reprendre ses vols vers Pékin et Shanghai à partir du 1er avril. "La situation reste sous contrôle", confie toutefois British Airways.
Les conséquences pour les compagnies aériennes
La suspension des vols vers la Chine a des conséquences très lourdes pour les compagnies aériennes. Dans un rapport publié le 13 février, l'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI) estime que la crise devrait entraîner une baisse de 4 à 5 milliards de dollars des recettes d'exploitation brutes des compagnies aériennes pour les compagnies aériennes mondiales.
"Le premier trimestre de 2020 a connu une réduction de 16,4 à 19,6 millions de passagers par rapport aux prévisions des transporteurs aériens", note l'agence onusienne, qui ne prend pas en compte le ralentissement de l'activité cargo. Outre le Chine, le Japon et la Thaïlande seront les deux pays les plus touchés selon l'OACI, qui estime que le Japon devrait voir s'envoler près de 1,3 milliard de dollars de recettes touristiques et un peu plus de 1,1 milliard de dollars pour la Thaïlande.
Dans le même temps, Vietnam Airlines annonce un manque à gagner de près de 10 millions d'euros par semaine. Au début du mois, Cathay Pacific a de son côté demandé à ses 27 000 employés de prendre 3 semaines de congés, alors que 90% de ses vols vers la Chine sont annulés.