
La compagnie éthiopienne a annoncé être « en lutte pour sa survie » en augmentant notamment son activité sur le fret, tandis qu'Air Mauritius a été placée en redressement judiciaire afin d'éviter la faillite due à la crise du Covid-19.
Tout faire pour ne pas rejoindre la liste des premières victimes de la crise sanitaire dans l'aérien. Tel est l'objectif de la compagnie Ethiopian Airlines, qui vient d'annoncer être en « lutte pour sa survie ».
« Pour être honnête, jamais je n'aurais pensé que nous en arriverions là. Je n'aurais jamais pensé que ça se répandrait comme ça, à cette vitesse, et avec une telle ampleur. Ca va juste trop vite, ça coûte trop cher et c'est au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer », a déclaré son PDG, Tewolde Gebremariam. La compagnie Ethiopian Airlines, détenue par l'État et source vitale de devises étrangères, a déjà annoncé avoir perdu 550 millions de dollars de revenus depuis janvier.
Passé ce constat, la compagnie ne baisse pas pour autant les bras et souhaite augmenter son activité de fret et retarder les paiements dus pour la location d'avions. « Si vous vous mettez à ma place, la seule manière d'avancer pour Ethiopian Airlines est d'augmenter ou de concentrer ses ressources, son énergie et son temps sur des secteurs qui ne sont pas affectés par le coronavirus », a précisé Tewolde Gebremariam.
Le patron du transporteur aérien estime néanmoins que l'expansion actuelle du secteur du fret pourrait fléchir dès le mois de juin, alors que le trafic passagers pourrait continuer à tourner au ralenti longtemps une fois que les pays auront levé les restrictions sur les vols.
Faire face aux obligations financières
Une situation tout aussi compliquée pour la compagnie Air Mauritius, qui a de son côté annoncé le 22 avril avoir été placée sous « administration volontaire », c'est à dire en redressement judiciaire.
« Malheureusement, les restrictions de voyage et la fermeture des frontières sur tous nos marchés et la cessation de tous les vols internationaux et intérieurs dans une crise sans précédent, a conduit à une érosion complète de la base de revenus de l’entreprise (…) Dans ces circonstances, l'entreprise ne sera pas en mesure de faire face à ses obligations financières dans un avenir prévisible. Le Conseil a donc pris la décision de placer la société sous administration volontaire afin de sauvegarder ses intérêts et ceux de toutes les parties prenantes », explique la compagnie dans un communiqué publié mercredi.
En janvier dernier, le conseil d'administration avait mis en place un comité directeur de la transformation pour tenter de trouver des solutions aux difficultés financières que connaissait déjà Air Mauritius et préparer un modèle économique pour assurer son avenir. Si des progrès importants ont été accomplis dans le plan d'action, selon la direction de la compagnie, l'arrivée de la crise du Covid-19 aura finalement bien compliqué la tâche.