Les deux compagnies low-cost doivent chacune faire face au départ de dirigeants clés et à des difficultés opérationnelles.
Norwegian et Ryanair enregistrent deux défections de poids. La compagnie norvégienne a annoncé la démission de son fondateur et PDG, Bjorn Kjos, qui menait l'entreprise depuis 17 ans. Le poste de PDG par interim sera assuré par le directeur financier Geir Karlsen et le recrutement d'un nouveau PDG est lancé. Norwegian précise que Bjorn Kjos conservera un rôle de conseiller auprès du conseil d'administration.
Du côté de Ryanair, c'est le directeur des opérations, Peter Bellew, qui annonce son départ d'ici la fin de l'année, après seulement 18 mois dans l'entreprise. La raison de cette démission n'a pas été précisée mais Peter Bellew a affirmé à la chaîne Bloomberg qu'il y avait "plein d'opportunités partout". De fait, l'ancien directeur des opérations de Ryanair pourrait postuler à la tête de… Norwegian. La nouvelle organisation de Ryanair, avec une nouvelle direction réduite qui chapeaute les différentes compagnies, peut aussi faire partie des éléments qui ont découragé Peter Bellew.
Une dette de plus de 3 milliards d'euros pour Norwegian
Outre le départ de cadres dirigeants, les deux low-cost font face à d'importantes difficultés opérationnelles. Norwegian lutte toujours pour sa survie, aux prises avec une dette estimée à plus de 3 milliards d'euros. La compagnie a lancé un plan pour économiser 100 millions d'euros cette année et elle vient d'annoncer de nouvelles mesures d'économies avec la suspension des liaisons transatlantiques Londres-Las Vegas et Stockholm-Orlando. Plusieurs lignes vont également devenir saisonnières, dont la ligne Paris CDG-Boston, qui ne sera pas assurée l'hiver prochain.
Norwegian et Ryanair subissent aussi l'interdiction de vol prononcée au niveau mondial contre le Boeing 737 MAX, dans les foulées des crashs des appareils de Lion Air et Ethiopian Airlines. Norwegian est la compagnie européenne qui compte le plus de B737 MAX dans sa flotte, avec 18 appareils, et leur immobilisation lui coûte cher. La compagnie a effectivement été contrainte de louer 4 avions pour continuer à assurer certaines de ces lignes transatlantiques au départ de Londres et elle estime que l'arrêt des 737 MAX pèsera à hauteur de 70 millions d'euros sur ses résultats de l'année 2019.
Vers la fermeture de bases pour Ryanair
Du côté de Ryanair, une indiscrétion publiée dans l'Irish Times affirme que Peter Bellew a écrit aux pilotes de la compagnie pour leur signifier la fermeture de bases et la mise en place de congés sans solde. Ryanair avait commandé un total de 135 B737 MAX et 50 de ces appareils devaient être livrés d'ici début 2020. Or, pour l'heure, aucune date n'est en vue pour la première livraison ni pour la levée de l'interdiction du modèle.
Le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, ne cache pas au passage son agacement vis à vis des dates toujours floues concernant le redémarrage des vols, alors que Boeing avance une reprise pour fin septembre après plusieurs reports…
Depuis le début de l'année, les low-cost font aussi face à la hausse du prix du carburant : le baril a effectué une forte remontée, avec un prix qui atteint désormais 60 $ le baril, contre un plus bas situé à une quarantaine de dollars en fin décembre. Et la tendance n'est pas à la baisse.