Le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, a annoncé le 27 mai « une transformation accélérée » du réseau intérieur.
C’est une demande de l’État, actionnaire minoritaire du groupe franco-néerlandais, à laquelle Benjamin Smith compte bien répondre. Le directeur général d’Air France-KLM a annoncé hier lors de l’assemblée générale du groupe « une transformation accélérée [du] réseau domestique » français d’ici à 2021. En conséquence, plusieurs destinations ne seront plus desservies dans l’Hexagone par le transporteur national.
Cette décision a été prise suite à la demande de l’État d’améliorer la rentabilité du groupe et son impact environnemental. Il s’agit de la contrepartie au soutien financier gouvernemental de 7 milliards d’euros, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis par l’État et 3 milliards de prêt direct. « La capacité va être réduite de 40% sur la période d’ici à 2021, avec la fermeture de destinations, lorsqu’il y a une alternative ferroviaire à moins de 2h30 et lorsque ce service n'alimente pas le hub de Roissy-Charles-de-Gaulle », a détaillé Benjamin Smith.
Les liaisons entre Orly, Bordeaux, Nantes et Lyon sur la sellette
« On devine les suppressions d'emplois qui vont en découler », déplore Joël Rondel, secrétaire du comité social et économique de la compagnie régionale Hop !, interrogé par l’AFP. « Air France doit pouvoir tenir ses engagements tout en respectant le contrat social », réagit Farid Slimani de l’Unsa aérien d’Air France.
L’adaptation du réseau d’Air France fait partie des leviers de la compagnie pour atteindre l’objectif de réduire ses émissions de CO2 de 50% sur ses vols domestiques au départ d’Orly et de région à région à horizon 2024 par rapport à 2019.
Benjamin Smith doit donc présenter cet été une feuille de route pour le réseau intérieur d’Air France alors que la compagnie a perdu 200 millions d’euros en 2019 sur ces liaisons, fortement affectées par la concurrence des lignes de train à grande vitesse. Parmi les lignes mises sur la sellette, celles reliant Orly à Bordeaux, Nantes et Lyon.
Le transporteur, dont l’activité est quasiment à l’arrêt en raison de la crise du Covid-19, accuse une perte nette de 1,8 milliard d’euros au premier trimestre et n’attend pas d’amélioration avant la fin de l’année. Les syndicats craignent des dizaines de milliers de licenciements.