A compter du 1er février 2019, Corsair laissera la place à Air Sénégal sur l'axe Paris-Dakar. Un changement soudain plein d'incertitudes pour les TO.
Le Sénégal donne décidément des sueurs froides aux TO… En février dernier, le ministre de la santé sénégalais signait un arrêté rendant obligatoire la présentation du carnet de vaccination contre la fièvre jaune pour toute personne arrivant sur le territoire sénégalais.
Une mesure finalement suspendue une semaine plus tard après l'intervention du président sénégalais, alerté par les TO sur les conséquences désastreuses pour le tourisme local.
Bis repetita aujourd'hui avec l'annonce de la suspension à compter du 31 janvier 2019 de la liaison entre Paris et Dakar opérée par Corsair. L'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie du Sénégal (ANACIM) a repris les droits de trafic sénégalais utilisé par Corsair depuis 2012 pour les attribuer à Air Sénégal, la nouvelle compagnie aérienne qui succède à Sénégal Airlines, dissoute en avril 2016.
"Février c'est demain, or supprimer une offre touristique sans informer le marché sur ce qui va être mis en place ensuite c'est suicidaire", estime René-Marc Chickli, le patron du Seto. Les TO n'ont effectivement reçu à ce jour aucun détail sur la programmation et la politique commerciale de la compagnie détenue par l'État sénégalais.
TUI France, le seul TO qui accepté de répondre à nos questions, confirme être pour l'heure dans l'attente. Et René-Marc Chickli d'ajouter : "Le départ de Corsair peut devenir un handicap majeur pour les TO si la nouvelle compagnie ne reprend pas les mêmes conditions et que les TO ne trouvent pas un équilibre qui permette de maintenir les marges".
Plusieurs options possibles
Autre sujet d'inquiétude : même si Air Sénégal propose une offre identique à Corsair, l'absence de notoriété de la nouvelle compagnie va peser. "Comment les consommateurs vont-ils intégrer cette nouvelle offre ?", interroge René-Marc Chickli.
Le constat posé, les TO se sont lancés dans une opération de lobbying auprès du gouvernement sénégalais pour trouver des solutions au plus vite et avoir une vision plus claire de l'avenir.
Plusieurs scenarii sont possibles, à commencer par un accord entre Corsair et Air Sénégal, pour assurer une transition en douceur entre les deux compagnies. Cette option était déjà mise en avant par Corsair dès l'annonce de la suspension de ses droits de trafic mais elle ne semble pas avancer.
Du côté d'Air Sénégal, on se veut rassurant sur le timing. Lors du lancement du premier vol international entre Dakar et Abidjan, la compagnie aérienne a réaffirmé le déploiement de ses vols vers Paris en février, comme prévu. Les vols seront opérés par un A330-900 Neo et les ventes sont d'ores et déjà ouvertes. A voir si Air Sénégal parviendra à remplacer Corsair au pied levé, poste pour poste.
Reste une 3e option qui pourrait finalement sortir du chapeau : pourquoi ne pas imaginer un accord de dernière minute entre Air Sénégal et Air France ? Mais à l'approche du premier tour des élections présidentielles sénégalaises le 24 février 2019, la question des vols entre Paris et Dakar risque fort toutefois de passer au second plan de l'agenda politique sénégalais...