Thai Airways revient sur les propos alarmistes tenus par son PDG en interne. Sans nier ses difficultés financières, la compagnie aérienne thaïlandaise entend rassurer sur son avenir. Tour Hebdo fait le point.
Semaine agitée pour Thai Airways… Alors que la compagnie fait face à d'importantes difficultés financières, le président de la compagnie nationale thaïlandaise s'est adressé la semaine dernière à ses cadres affirmant que "Thai Airways était réellement en crise". Des propos qui ont aussitôt fuité dans les colonnes du Bangkok Post. "Aujourd'hui, je veux que le personnel soit uni pour surmonter les obstacles, sinon la compagnie aérienne devra fermer", lançait Sumeth Damrongchaitham.
Face aux nombreux articles relayant ces déclarations, la compagnie a décidé de procéder rapidement à une mise au point. "Thai Airways International déclare fermement que la société ne risque pas de fermer ses portes, contrairement aux fausses informations parues dans les médias", martèle la compagnie dans un communiqué. Et Thaï Airways d'insister sur le fait que ces propos ont été tenus lors d'une réunion en interne avec des cadres de la compagnie. "Le président de Thaï Airways s'est adressé aux membres du personnel afin de les inciter à prendre des mesures immédiates pour réduire les coûts et augmenter les profits", poursuit la compagnie. Elle conclut en soulignant que "Thaï Airways reste très loin de fermer ses portes".
Thai Airways bénéficie du soutien de l'État thaïlandais
Si la communication a visiblement été mal maîtrisée par le président de la compagnie nationale thaïlandaise, avec des fuites dans la presse préjudiciables à l'image de l'entreprise, Thai Airways ne nie pas ses difficultés face à une concurrence agressive. Le groupe a enregistré plus de 190 millions d'euros de pertes sur le premier semestre 2019 et, selon le ministre thaïlandais des transports, les pertes pourraient atteindre un total de près de 300 millions d'euros pour l'année. La dette totale du groupe s'élève quant à elle aux alentours de 8 milliards d'euros. Et le 12 octobre dernier, l'aviation civile thaïlandaise a fixé un délai de 30 jours à la compagnie aérienne nationale pour que celle-ci lui soumette un nouveau plan de retour aux bénéfices.
Cette date ne revêt toutefois pas d'enjeu critique selon Jean-Michel Nasse, directeur commercial passage France de Thai Airways. "Thai Airways est une compagnie nationale d'État qui bénéficie du soutien du gouvernement", insiste-t-il. L'État thaïlandais lui a d'ailleurs accordé un prêt de 900 millions d'euros. Mais pas question de signer un chèque en blanc. Ce prêt doit s'accompagner de mesures concrètes pour réduire les coûts et ce sera le sens du plan sur 10 ans qui doit être présenté à la mi-novembre.
La direction de Thai Airways a notamment abandonné l'idée d'acheter une trentaine d'appareils neufs comme le prévoyait son premier plan et se tournera à l'avenir vers le leasing. Parmi les autres actions en cours : 19 appareils sortis de la flotte doivent être vendus et les salaires des dirigeants doivent être revus à la baisse. Pas de changement en revanche sur les opérations, notamment en France. "Depuis hier, nous venons de passer à 10 vols hebdomadaires entre Paris et Bangkok, ce qui est plutôt bon signe", observe Jean-Michel Nasse.