Le PDG de la compagnie Laurent Magnin n’a eu de cesse de faire des appels du pied au groupe Air France-KLM pour sauver XL Airways, placé en redressement judiciaire. Mais un courrier de Ben Smith adressé à ses équipes et une réunion au ministère des Transports avec l’intersyndicale de XL Airways ont douché les espoirs de la compagnie en faillite.
Ils avaient rendez-vous à 17h30 au secrétariat d’État aux Transports aujourd’hui. L’intersyndicale de XL Airways voulait convaincre le gouvernement de venir en aide à la compagnie, en redressement judiciaire depuis vendredi dernier, alors qu’aucune information sur un repreneur potentiel ne filtre. Pire, la probabilité d’une reprise par Air France-KLM s’est progressivement éloignée durant la semaine.
Le premier coup a été porté par le patron du groupe franco-hollandais lui-même en début de semaine. Benjamin Smith a fait parvenir à ses équipes un mail, auquel Tour Hebdo a pu avoir accès, expliquant : « Nous ne pouvons pas rester indifférents aux situations d’Aigle Azur et de XL Airways et de leurs salariés, mais je ne mettrai jamais en péril ce que nous avons réussi tous ensemble depuis un an. »
Le rejet de Ben Smith
Réaffirmant sa stratégie engagée depuis son arrivée il y a un an, le patron d’Air France-KLM insiste : « Alors oui, nous serons toujours attentifs à la situation d’acteurs du marché qui pourraient s’inscrire dans notre stratégie mais nous ne ferons jamais rien qui mettrait en péril notre avenir à tous, ou qui ne respecterait pas le contrat social et humain du groupe Air France-KLM, ce n’est pas là notre ambition. » En effet, Benjamin Smith craint probablement de fragiliser la paix sociale obtenue à son arrivée en septembre 2018 après une année très difficile pour le groupe aérien.
Les syndicats de XL Airways ont donc pris les devants, sollicitant aujourd'hui une entrevue avec le secrétaire d’État aux Transports récemment nommé Jean-Baptiste Djebbari, sans Laurent Magnin. Lequel leur a confirmé qu’une reprise par Air France-KLM n’était plus une option envisageable pour XL Airways. Toutefois, une piste avec « un fonds d’investissement étranger » sera à l'étude, selon nos sources. Quid d’un prêt d’État à l’instar de celui accordé par le gouvernement allemand à Condor, fragilisé par la faillite de sa maison-mère Thomas Cook ? « Le contexte n’est pas le même », selon le secrétaire d’État, arguant qu’un prêt-relais est envisageable en cas d’offre crédible.
Une réunion est prévue demain pour déterminer si XL Airways est en capacité (financière) de maintenir ses opérations au-delà du dimanche 29 septembre. La date-limite de dépôt des offres de reprise auprès du tribunal de commerce de Bobigny est fixée à ce samedi 28 septembre à midi.