Flixbus vient de mettre la main sur Eurolines si bien que le secteur est aujourd’hui réduit à deux acteurs suite à la reprise de Ouibus par Blablacar.
Le marché français des cars longue distance poursuit sa concentration. Libéralisé mi-2015 par une loi portée par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, le secteur comprenait à l'origine cinq acteurs, dont deux rachetés dès 2016, respectivement par Ouibus et Flixbus.
Quatre ans après, ils ne sont désormais plus que deux ! La compagnie allemande FlixBus a annoncé le 2 mai avoir bouclé le rachat d'Eurolines et d'isilines à l'opérateur de transports français Transdev, marquant une nouvelle étape dans la recomposition du marché.
"Entamées le 4 mars dernier, les négociations exclusives ont permis de réaliser cette opération en moins de deux mois. Depuis le 30 avril 2019, Eurolines-isilines appartiennent officiellement à FlixBus", a indiqué l'opérateur allemand dans un communiqué.
Aucun détail financier n'a été communiqué. L'opération va notamment permettre à FlixBus de mettre la main sur la gare routière d'Eurolines de Paris-Gallieni, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).
Surtout présente en France sous la marque isilines, la société Eurolines est également active aux Pays-Bas, en Belgique, en République Tchèque et en Espagne. Elle anime un réseau d'autocars couvrant 25 pays et a transporté l'an dernier 2,5 millions de voyageurs.
Le groupe FlixBus, qui détenait déjà, avant ce rachat, plus de 50% de parts de marché, a transporté de son côté 45 millions de personnes dans 29 pays, dont 7,3 millions en France (+40% par rapport à 2017).
"L'acquisition d'Eurolines renforce notre réseau européen et favorise notre croissance sur des marchés clés", affirme Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France, cité dans le communiqué.
Selon le PDG du groupe Transdev, Thierry Mallet, la transaction permettra à l'opérateur français de recentrer ses activités "sur le transport public, et pour le compte des entreprises".
Ouibus va être rabaptisé BlaBlaBus
Transdev, filiale à 66% de la Caisse des Dépôts et à 34% de l'allemand Rethmann, a perdu du terrain ces dernières années face à ses concurrents dans un secteur encore en quête de rentabilité.
D’ici peu de temps, cela sera au tour de Ouibus (ex-iDbus), filiale de la SNCF, d’être rachetée par la plateforme de covoiturage française BlaBlaCar. Cette cession, annoncée en décembre par la SNCF, doit aboutir en principe à la fin du printemps.
Ouibus sera rebaptisé BlaBlaBus et devrait lancer des autocars sur le marché allemand.
Selon l'Autorité de régulation du secteur (Arafer), le trafic des "cars Macron" a progressé de 26% en 2018, avec 8,9 millions de voyageurs transportés.