Emmanuel Macron a tranché. Le président de la République a choisi Jean-Pierre Farandou, cadre dirigeant de la SNCF, pour succéder à Guillaume Pepy à la tête du groupe ferroviaire.
Sa nomination avait fuité dans la presse il y a près d'un mois. C'est désormais officiel. Le président de la République, Emmanuel Macron, a choisi Jean-Pierre Farandou, le patron de Keolis, pour succéder à Guillaume Pepy à la tête de la SNCF, a annoncé l'Élysée aujourd'hui. Encore peu connu du grand public, le futur patron du groupe ferroviaire n'est pourtant pas novice dans le secteur. Voici ce qu'il faut savoir sur son parcours et sur les défis à relever.
Il a rejoint la SNCF en 1981
Le groupe ferroviaire, Jean-Pierre Farandou le connaît bien. Né en juillet 1957 à Talence (Gironde), Jean-Pierre Farandou entre à la SNCF en 1981 comme chef de gare. Un premier poste suivi de nombreux autres : il aura eu notamment en charge le lancement du TGV Paris-Lille en 1993, la direction générale de Thalys International à Bruxelles (1993-1998), la direction des Cadres RH (1998-2000), la région SNCF Rhône-Alpes ou encore la direction de la branche SNCF Proximités (Ile-de-France, TER et Intercités). Il est, depuis août 2012, le patron de Keolis, l'opérateur privé de transport public franco-québécois, détenu à 70% par la SNCF.
De nombreux défis l'attendent
Dès sa prise de fonction, le nouveau patron du groupe ferroviaire aura de nombreux défis à relever. Le plus important : superviser la transformation de la SNCF, à compter du 1er janvier 2020, en société anonyme à capitaux publics. Celle-ci détiendra intégralement SNCF Réseau (les infrastructures, avec les gares) et SNCF Mobilités (les trains). À ce projet, s'ajouteront d'autres objectifs à suivre de près, comme la préparation à l'arrivée de la concurrence (prévue dès le 3 décembre prochain), la rénovation du réseau ou encore les économies exigées par l'Élysée.
Son salaire est limité à 450 000 euros bruts par an
Comme pour EDF ou La Poste, le nouveau PDG de la SNCF devra respecter le dispositif mis en place en 2012, sous François Hollande, prévoyant le plafonnement du salaire des patrons des entreprises publiques. Il ne pourra donc pas toucher plus de 450 000 euros bruts annuels.
Allié ou ennemi des syndicats ?
Si Philippe Dorthe, conseiller régional de la Nouvelle Aquitaine et proche de Jean-Pierre Farandou, voit en lui quelqu'un "avec beaucoup d'empathie pour les gens", qu'en pensent de leurs côtés les syndicats ? "Nous nous sommes beaucoup opposés sur les mesures des premiers plans fret en 2003-2004. Mais il me donne l'impression de savoir qu'il faut trouver un équilibre entre objectifs financiers, attentes des usagers et traitement des salariés, ces trois facettes étant interdépendantes. Donc la discussion peut avoir lieu", estime Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots.
Mais des réserves sont aussi présentes. "Continuer dans le sens du président actuel n'a rien de rassurant quand on connaît la situation sociale des cheminots, leurs angoisses et la politique managériale qui fait de plus en plus souffrir", explique quant à lui Eric Santinelli, secrétaire fédéral de SUD-Rail.
Un amateur de musique classique
Plus anecdotique, le futur patron de la SNCF a également présidé, de 2014 à 2016, le conseil d'administration de l'Orchestre national d'Ile-de-France. Anecdotique mais pas surprenant, puisqu'il est décrit par ses proches comme un vrai amateur de musique classique.