A quelques semaines de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les inquiétudes se portent maintenant sur les conséquences sur les compagnies ferroviaires, dont Eurostar.
Le compte-à-rebours est lancé jusqu’au 29 mars… mais la possibilité d’un Brexit sans accord continue de hanter les patrons du transport ferroviaire. Car ce scénario aurait des conséquences significatives.
Les compagnies ferroviaires britanniques devront d'abord obtenir une licence pour pouvoir circuler sur les voies européennes, faute de quoi leurs activités seraient suspendues. A ce titre, une structure basée à Paris a été créée afin qu’Eurostar puisse utiliser la licence de la SNCF, son actionnaire principal.
La principale inquiétude porte en réalité sur les contrôles d’identité et le passage de la douane. Des contrôles accrus impliqueront des délais supplémentaires... complètement surréalistes. L’Association européenne du tourisme (Etoa) estime que les vérifications supplémentaires requises en cas de Brexit sans accord pourraient ajouter 90 secondes en plus pour chaque titulaire d’un passeport britannique… soit plus de 22 heures pour contrôler correctement les pièces d’identité de 900 passagers (l’équivalent d’un Eurostar entier) !
Eurostar a transporté 11 millions de passagers en 2018
Des contrôles qui s’effectueront à l’embarquement à Paris-Gare du Nord et à Londres-Saint-Pancras... et qui pourraient conduire à des annulations si les délais d'attente étaient trop importants. Mais la ministre des Transports Elisabeth Borne l’assure : « Du côté de la police aux frontières et des douanes, il y a une forte mobilisation des Français. » Dans tous les cas, Jacques Gounon, le patron de Getlink (Eurotunnel), se prépare : « Nous sommes partis du principe que, quel que soit le Brexit, il y aura certainement un certain niveau de perturbation au deuxième trimestre. »
Pas de doute que les autorités française et britannique se dépêcheront de conclure un accord au vu des résultats financiers d’Eurostar. La compagnie a annoncé ce matin une « performance record » en 2018, avec un chiffre d’affaires annuel en hausse de 12% à 1,14 milliard d’euros et 11 millions de passagers transportés (+7%).