Après six semaines de conflit social, le trafic reprend progressivement. Et l’heure du bilan financier a sonné. De quoi créer de nouvelles tensions…
Mis à jour le 17 janvier à 16h40
La mobilisation a reflué jeudi dans la rue. Selon le ministère de l’Intérieur, 187 000 personnes ont manifesté jeudi en France contre la réforme des retraites, dont 23 000 à Paris, après 149 000 samedi dernier et 452 000 le 9 janvier. La CGT affirme elle que 250 000 personnes ont participé, 28 000 selon le comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias.
Dans les transports, à Paris vendredi, deux métros sur trois circulent en moyenne aux heures de pointe (mais seules trois lignes sur seize fonctionnent normalement). A la SNCF, la circulation s’améliore de jour en jour et le taux de grévistes est tombé aujourd'hui à 4,6%. Le trafic TGV était « quasi normal » aujourd’hui et 8 TER sur 10 étaient prévus. La situation sera également « quasi normale » ce week-end : le trafic TGV sera quasi normal, 9 TER sur 10 circuleront et le trafic Ouigo, Eurostar et Thalys sera normal.
L’entreprise ferroviaire est toutefois en mauvaise posture puisqu’elle approche le « milliard » d’euros de pertes depuis le début de la grève, selon Jean-Pierre Farandou, dont 600 millions d’euros de manque à gagner. Le nouveau PDG du groupe SNCF a d’ores et déjà annoncé qu’un plan d’économies sera mis en place en février.
Pas de mesures sociales à la SNCF
S’il n’a pas quantifié les mesures envisagées, Jean-Pierre Farandou a assuré qu’il « ne toucherai[t] pas aux emplois sur le terrain ». Et d’ajouter : « S’il n’y avait pas eu la grève, on aurait fait une très bonne année 2019. » La SNCF s’est engagée à atteindre un « équilibre économique » (c’est-à-dire assurer le fonctionnement du système ferroviaire français sans endettement supplémentaire) avant 2022. « Quand vous perdez un milliard, je ne sais pas comment vous financez des mesures sociales. C’est juste impossible. » De quoi raviver les tensions avec les syndicats.
Une nouvelle journée d’actions et de mobilisations est prévue vendredi 24 janvier prochain, jour de l’examen du projet de loi sur la réforme des retraites en conseil des ministres.