La SNCF prévoit de supprimer 2.086 emplois en 2019, après avoir déjà tiré un trait sur 4 000 postes ces deux dernières années.
Le ton risque de monter de nouveau d’un cran à la SNCF. Le projet de budget présenté mercredi par la direction aux syndicats, lors d'une réunion du comité central du groupe public ferroviaire, prévoit la suppression de près de 2 100 postes. Ce projet de budget a logiquement été rejeté "à l'unanimité" par les organisations syndicales, dont l'avis est consultatif.
Engagée dans une vaste réforme depuis l'adoption en juin de la loi du "nouveau pacte ferroviaire", la SNCF poursuit ainsi ses réductions d'effectifs annuelles, après déjà quelque 2 000 postes supprimés en 2018 et le même nombre en 2017.
Sur quelque 142 000 postes au total, le groupe veut en supprimer 2 095 dans sa branche SNCF Mobilités (TGV, TER...) et 162 dans la holding de tête du groupe. A l'inverse, il est prévu d'ajouter 171 postes aux effectifs de SNCF Réseau (entretien des voies...).
8 millions de voyageurs pendant les fêtes
Au sein de SNCF Mobilités, "ça prend vraiment l'eau, la vente (de billets) va souffrir", tandis que SNCF Réseau "va aller vers l'externalisation" à cause "de retards pris dans les recrutements", selon Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire.
"On va faire plus avec moins de monde. Les conditions de travail et d'emploi sont en chute libre. La productivité s'accélère. On est en train de payer la contrepartie que l'État nous demande face à la reprise de la dette" (actée dans le cadre de la réforme, ndlr), estime-t-il.
La réforme ferroviaire prévoit, à partir du 1er janvier 2020, l'arrêt des embauches au statut de cheminot et la transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics.
L’annonce de ce projet intervient au moment où la SNCF attend 8 millions de voyageurs à bord de 15 700 trains grandes lignes pendant les vacances de Noël du 21 décembre au 6 janvier, soit 3% de plus que l'année dernière.