Pour protester contre la mise en œuvre du régime de retraite universel par points, plusieurs préavis de grève illimités ont été déposés par les syndicats de la SNCF et de la RATP. De quoi mettre une sacrée pagaille juste avant les fêtes de fin d’année.
On ne connaît pas encore les prévisions de trafic mais on sait déjà que le mouvement de grève dans les transports le 5 décembre "va être très fort". Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a annoncé la couleur la semaine dernière au micro de Sud Radio. Son organisation a déposé un préavis de grève pour s’opposer au projet du gouvernement de système universel de retraite par points, censé faire disparaître les régimes spéciaux.
"Nous, on appelle à ce que, partout où c'est possible, les grèves soient reconduites, mais après c'est toujours les salariés qui décident", a-t-il indiqué pour enfoncer le clou. Et la CGT n’est pas la seule à demander aux salariés de se mettre à l’arrêt !
Les trois principaux syndicats de la SNCF (CGT, Unsa et SUD-Rail) appellent à une grève reconductible à partir du 5 décembre contre la réforme des retraites. La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat représentatif, n'exclut pas de rejoindre la grève. Les trois syndicats représentatifs de la RATP (Unsa, CGT et CFE-CGC), suivis par trois autres, appellent aussi à une grève reconductible. Le préavis de grève débutera le mercredi 4 décembre 2019 dès 22 heures.
Une réunion décisive le 21 novembre
Le gouvernement est bien conscient de l’ampleur du mouvement qui s’annonce. "Je pense qu'il y aura un conflit en décembre, notamment une grève suivie le 5 décembre, il faut être lucide sur le sujet", a indiqué jeudi dernier le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, lors d'une visite de plusieurs sites de la RATP.
Pour tenter de calmer le jeu, les syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Unsa, SUD et CFDT) sont invités à une réunion sur la réforme des retraites le 21 novembre avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et Jean-Baptiste Djebbari.
"Les points de convergence et de divergence seront mis à plat au cours de cette réunion", a précisé une porte-parole du secrétaire d'État aux Transports, alors qu’une première réunion multilatérale s’est déjà tenue le 31 octobre (boycottée par la CGT-Cheminots et SUD-Rai), à l’issue de laquelle le gouvernement s'est engagé à formuler de nouvelles propositions avant le 22 novembre.
Tout espoir de trouver une issue favorable à ce nouveau rapport de force n’est peut-être pas vain. L'Unsa ferroviaire a indiqué qu’elle pourrait lever son appel à une grève illimitée si elle juge satisfaisantes les nouvelles propositions du gouvernement.
L'Unsa ferroviaire et la CFDT-Cheminots réclament notamment le maintien du calcul de la retraite sur les six derniers mois de salaire pour ceux employés sous le statut de cheminot. De son côté, la CFDT souhaite que le futur régime s'applique uniquement aux salariés embauchés à partir du 1er janvier 2020, date de l'arrêt des recrutements au statut.
L'an dernier, une longue grève par épisode de deux jours sur cinq, lancée pendant trois mois par les quatre principaux syndicats de la SNCF, n'avait pas réussi à bloquer le vote de la réforme ferroviaire et l'arrêt en 2020 des embauches au statut de cheminot.