Les tendances positives du trafic déja observées en 2023 se confirment pour l'été 2024
A l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse semestrielle, le Président de la FNAM, Pascal de Izaguirre, Christine Ourmières, Présidente Directrice générale de la société Air Caraïbes, Didier Montegut, Président de la Chambre Syndicale de l’Assistance en Escale (CSAE) et Alexandre Boissy, Secrétaire général du Groupe Air France-KLM se sont retrouvés afin de dresser le bilan de la saison écoulée (avec un trafic français au premier trimestre à 96% du niveau de 2019)
Un été 2024 positif
Les tendances positives du trafic déjà observées en 2023 ont été confirmées pour l’été 2024 dans un contexte où les compagnies ont noté que la tenue des Jeux Olympiques pouvait influer sur les décisions de voyage. Le transport aérien continuera par ailleurs d’évoluer dans un environnement instable en raison notamment de la situation géopolitique.
Mais la FNAM constate des failles sur le plan opérationnel
Les compagnies aériennes ont mis l’accent sur les problématiques récurrentes de disponibilité de flottes qu’elles rencontraient depuis la crise COVID en raison des tensions dans la chaine d’approvisionnement en pièces aéronautiques et ont souhaité que des solutions émergent rapidement avec les industriels du secteur afin d’améliorer la situation. Elles ont par ailleurs vivement regretté les mouvements sociaux français dans le contrôle aérien qui pénalisent de manière récurrente et significative les passagers comme les compagnies aériennes utilisatrices de l’espace aérien français[1].
Et demande l'accès à un coût compétitif aux infrastructures aéroportuaires et de navigation aérienne
La FNAM rappelle par ailleurs la nécessité pour les compagnies basées en France, créatrices de richesse et d’emplois sur les territoires et garantes de la connectivité de ces derniers, de pouvoir bénéficier d’un accès à un coût compétitif aux infrastructures aéroportuaires et de navigation aérienne. L’accès aux aéroports ne doit ainsi notamment pas être indûment restreint alors que les nuisances sonores [2] sont en diminution constante (hors effet de la crise COVID) grâce, en particulier, au renouvellement et la modernisation des flottes d’avion. La modernisation de la navigation aérienne française doit également se poursuivre à la fois en termes de compétitivité (améliorer la ponctualité) que d’accompagnement de la transition énergétique (trajectoires optimisées).
La FNAM maintient son engagement pour la transition écologique
La FNAM réaffirme sa volonté de mener à bien la transition écologique à laquelle elle s'est engagée dans le cadre de sa feuille de route. Toutefois, elle rappelle que cette transition ne peut se concevoir sans que l’Etat régulateur ne garantisse également au secteur l’environnement réglementaire et la stabilité fiscale lui permettant de dégager les sommes nécessaires.
A cet égard, les compagnies rappellent que, cinq années après les Assises du Transport Aérien, le pavillon français continue de perdre chaque année un point de part de marché (38,5% de part de marché pour le pavillon français au global en 2023) alors qu’il consent parallèlement des efforts financiers majeurs afin de se doter de nouveaux avions performants réduisant à la fois les émissions sonores et de gaz à effet de serre (un appareil de nouvelle génération émet jusqu’à 20% d’émissions de CO2 et 50% de bruit en moins).
La FNAM appelle notamment l’Etat à un accompagnement de la transition écologique du secteur avec, comme priorité absolue, la constitution d’une filière de carburants aéronautiques durables en France permettant d’atteindre les objectifs fixés par la réglementation européenne. Par ailleurs, dès lors que le transport aérien évolue dans un cadre global, les autorités françaises doivent garantir une équité des conditions de concurrence avec les compagnies de pays tiers, en particulier celles opérant des plateformes de correspondance aux portes de l’Europe (Turquie, Golfe persique). Ces dernières doivent voir leurs accès au marché européen conditionné à l’acceptation de règles économiques, environnementales ou sociales comparables.
[1] Sur la période 2018-2022 (source Eurocontrol), le coût des grèves ATC en Europe a été de 800 M€ dont 624 M€ pour la France seulement (80%), [147 M€ en Italie (n°2) et 22 M€ en Grèce (n°3)].
[2] ADEME : Coût social du bruit en France, 147 milliards d’euros dont 98 pour les transports. Le bruit routier représente 54.8% du bruit total, le bruit ferroviaire 7.6% et le bruit aérien 4.1%.