Après la bonne reprise des ventes sur le maché du loisir cet été, c’est au tour du voyage d’affaires de repartir à la hausse
Avec 500 000 places de plus, une amélioration de la rotation des rames : le secteur du loisir a ‘’cartonné’’ cet été. Les chiffres atteignent 115% à 120% des réservations de 2019 qui sert d’année de référence et qui était déjà une année record. Mais le voyage d’affaires restait en deçà de ses performances antérieures.
Poussif en début d’année subissant encore un effet de traîne du covid, les ventes commencèrent à repartir dès la fin du premier trimestre. Petit à petit le business travel redresse la tête.
Lors de sa présentation à l’occasion du salon IFTM Top Résa, la direction de la SNCF table sur un ‘’presque’’ retour à la normale en 2023 et un retour de la croissance en 2024.
Interview de Guillaume Confais-Morieux Directeur des ventes Agence de Voyages
Tour Hebdo : Les ventes reprennent aussi bien dans le loisir que dans le business travel. Quelle est votre analyse : rattrapage à la suite de la crise sanitaire ou reprise des affaires ?
Guillaume Confais-Morieux : Dans le loisir, qu’il y eu un effet rattrapage, c’est certain, les Français aspirants de partir pour changer d’air et de tourner le dos aux confinements successifs. Mais c’est aussi un ensemble : une meilleure appréhension de notre impact environnemental, ce qui favorise le choix du train pour ses déplacements et une offre enrichie. Sur ce dernier point, je pense en particulier à la carte Avantage : elle connaît un vrai succès avec 4,1 millions de détenteurs. Nous avons lancé une promotion de fin août, ce qui nous a permis de faire découvrir la carte à de nouveaux clients et de booster les ventes.
Tour Hebdo : Et le business travel ?
Guillaume Confais-Morieux : Pour les déplacements professionnels, bien plus impactés par la crise sanitaire, la reprise se soutient de plusieurs facteurs : des offres diversifiées, un assouplissement des règles sanitaires dans les entreprises et également la prise en compte des aspects environnementaux.
Tour Hebdo : Cette prise de conscience sur l’impact environnemental s’exerce aussi pour les déplacements professionnels ?
Guillaume Confais-Morieux : Plus encore que pour le loisir. Depuis le Covid, le basculement est réel. 60 % des entreprises se lancent dans une démarche RSE et 70% des salariés envisagent de choisir le train en raison de son faible impact écologique.
Tour Hebdo : Comment la SNCF accompagne ce basculement ?
Guillaume Confais-Morieux : D’abord dans notre organisation industrielle : nous observons un gain significatif de part de marché sur l’aérien sur les trajets moyenne distance, qui nous a poussés à augmenter la fréquence et la capacité disponible. Cette bascule entraîne une baisse naturelle de CO² consommé. Mais nous souhaitons par ailleurs aller plus loin en travaillant sur notre propre impact. Nous avons ainsi lancé un programme ambitieux pour parvenir d’ici 20 ans à zéro impact, en travaillant sur la formation de nos agents sur l’éco-conduite, les nouvelles rames que nous lançons avec Alstom qui sont bien plus éco-responsables. Enfin nous travaillons en grand sur l’ensemble de la chaîne de production et de son impact CO².
Tour Hebdo : Ces nouvelles rames entrent en circulation à quel moment ?
Guillaume Confais-Morieux : En 2024 avec une montée en charge progressive. Nous allons gagner 15% de places en plus et les passagers auront plus d’espace.
Tour Hebdo : Vous évoquez des offres diversifiées, quelles sont-elles ?
Guillaume Confais-Morieux : En effet, nous avons lancé Max Actif pour nous adapter aux nouveaux usages depuis la crise sanitaire avec le développement du travail à distance. Il s’agit d’une offre permettant 250 trajets par an, éligibles pour les destinations TGV INOUI et INTERCITÉS en France. Cette offre s’adapte aux besoins des personnes qui télétravaillent 2 à 3 jours par semaine du lundi au jeudi. L’abonnement est proposé à un prix très attractif, équivalent à 40% de réduction par rapport à l’abonnement classique MAX ACTIF PLUS.
Tour Hebdo : MAX ACTIF PLUS ?
Guillaume Confais-Morieux : C’est l’abonnement d’origine qui lui propose 450 trajets et est valable tous les jours.
Tour Hebdo : Ça marche ?
Guillaume Confais-Morieux : Oui, nous avons 14 000 abonnés et ce nombre a été multiplié par 2 en une année.
Tour Hebdo : Un mot des cartes, là aussi il y a des changements
Guillaume Confais-Morieux : La carte Liberté intègre les bénéfices de la carte Avantage tout en restant au prix de 399€. Cette carte permet ainsi de combiner, au meilleur prix, les usages professionnels et loisirs sur TGV INOUI et INTERCITÉS. Cette évolution répond à une vraie demande corroborée par les chiffres : près de 45% des clients encartés Liberté ont voyagé pour motif professionnel et loisir. On pense que ce nouvel attribut va permettre de booster les voyages des pros tous motifs confondus.
Tour Hebdo : Quels sont les avantages ?
Guillaume Confais-Morieux : Les bénéfices de la carte Liberté offrent des réductions de 30% en première comme en seconde et des tarifs plafonnés en seconde pour leurs déplacements loisirs.
Tour Hebdo : Pour conclure quelles sont vos prévisions ?
Guillaume Confais-Morieux : Le loisir va dépasser 2019 qui était déjà une année record. Les voyages professionnels repartent bien : nous serons à 90% à du réalisé de 2019 à la fin de cette année. En 2023 nous prévoyons d’atteindre les 98% et nous devrions être de nouveau en croissance en 2024. À nous d’accompagner cette progression en apportant les bonnes réponses, car vous le voyez bien la notion même du voyage change. Comment redéfinir le transport ? D’où nos nouveaux outils marketing permettant d’améliorer nos services, nos incentives plus pertinentes en fonction de nos segmentations, l’accès à des offres spécifiques, apporter les garanties sur nos objectifs de décarbonisation. La notion même du voyage change, nous nous adaptons.