Relancée en mai 2004, la liaison maritime Boulogne-Douvres est à nouveau suspendue.
Une semaine après la saisie à titre conservatoire, le jeudi 6 novembre à Boulogne, de son unique catamaran géant SpeedOne à la demande des autorités portuaires locales, la compagnie low cost SpeedFerries Limited a été placée en redressement judiciaire en Angleterre. Motif : des défauts de paiements de droits et taxes portuaires qui atteindraient 350 000 euros côté anglais, et beaucoup plus côté français.
Le fondateur et patron danois de la société, Curt Stavis, a invoqué, entre autres, la hausse du prix du pétrole, en dénonçant aussi "de sérieux problèmes de concurrence et de discrimination dans les transactions" engagées entre le port de Boulogne et la compagnie de ferry LD Lines : l'opérateur français, filiale de Louis Dreyfus Armateurs, qui s’apprête à entrer en lice sur le détroit en 2009, en ouvrant une ligne Dieppe-Douvres en février, puis Boulogne-Douvres en juillet lorsque la passerelle y sera opérationnelle.
Le président de la CCI de Boulogne, qui espère toujours que le service en catamaran pourra reprendre "dans les meilleurs délais", a démenti tout octroi de tarifs plus avantageux à LD Lines, ce que celle-ci a confirmé.
La compagnie française a révélé que Curt Stavis l’avait appelée à l’aide en juillet dernier, mais que les négociations ont achoppé sur le refus de SpeedFerries d’accepter une liaison uniquement en ferry traditionnel, permettant à la fois le transport de fret et de passagers, seule solution financièrement viable selon LD Lines.
Jean-Marie Tyrou