De la SNCF à Air France, les appels à faire grève contre la réforme des retraites s'accumulent dans le secteur des transports. De quoi semer une immense pagaille ! Etat des lieux J-14 avant le chaos.
Dans les trains
Il ne manquait plus que la CFDT-Cheminots à se rallier au mouvement et c’est désormais chose faite. C’est simple, à la SNCF, les quatre syndicats représentatifs appellent à la grève. La CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire et SUD-Rail ont signé un appel unitaire à un mouvement illimité pour défendre les retraites "de l'ensemble des salariés" car, selon eux, "les régimes spéciaux (dont celui des cheminots, ndlr) comme le régime général sont ciblés" par la réforme.
La CFDT-Cheminots, restée jusqu'alors en retrait, a annoncé ce matin matin vouloir déposer "dès ce soir ou demain" un préavis de grève reconductible à partir du 5 décembre. "Le gouvernement n'a pas mesuré les attentes des cheminots" qui ont "besoin d'être rassurés", a estimé son secrétaire général Didier Aubert à l'issue d'une réunion au ministère des Solidarités.
Les voyageurs sauront "le 3 décembre dans l'après-midi" quels trains circuleront le 5, précise la direction de la SNCF.
A la RATP, les trois syndicats représentatifs de la régie appellent eux aussi à une grève illimitée contre la réforme.
"Le 5 décembre sera a priori aussi fort que le 13 septembre", estime Fabrice Ruiz de la CFE-CGC. "Ce sera une très grosse journée" au vu des "remontées du terrain et des déclarations des agents qui doivent prévenir à l'avance s'ils seront grévistes", explique Bertrand Hammache de la CGT.
"On n'est pas très inquiet pour le 6 décembre", qui devrait voir la grève se poursuivre, note Thierry Babec de l'Unsa. Le 13 septembre, le trafic avait été très fortement perturbé sur le réseau. Du jamais-vu depuis 2007.
Dans les airs
Chez Air France, les syndicats de pilotes et ceux des hôtesses et stewards n'appellent pas à la grève. En revanche, trois syndicats particulièrement implantés auprès du personnel au sol ont déposé des préavis : FO, premier syndicat toutes catégories, qui souhaite un mouvement reconductible, comme la CGT. SUD-Aérien veut mobiliser le 5, en scandant "ni retraite à points, ni droits en moins".
Les grévistes impliqués dans l'exploitation aérienne - navigants ou personnel au sol - doivent se déclarer individuellement au plus tard 48 heures avant le début du conflit pour permettre à la compagnie de s'organiser et d'informer ses passagers.
Chez les contrôleurs aériens, le SNCTA, premier syndicat, n'appelle pas à la grève, contrairement à l'USAC-CGT, numéro deux. Ces fonctionnaires sont soumis à un système d'astreinte destiné à assurer un service minimum mais une mobilisation importante pourrait engendrer retards ou annulations de vols.