Cosquer Méditerranée fera date. En juin, une grotte ouvrira en plein Marseille, près du MUCEM. La Villa Méditerranée doit abriter un trésor : la reconstitution de la grotte Cosquer immergée dans les calanques et de ses 500 dessins pariétaux.
Il est un trésor archéologique englouti dans les Calanques de Marseille. Précisément dans celle de la Triperie. En 1985, avec d'autres plongeurs, Henri Cosquer y découvre une grotte dont l’accès se situe à 37 m. sous le niveau de la mer. Sur ces murs quasi immergés, 500 œuvres d’art pariétal, un riche bestiaire avec des représentations rares, voire uniques, de pingouins, de phoques… Car au Paléolithique supérieur, durant la dernière glaciation, le climat était tout autre en Provence.
« Classée Monument historique, cette grotte a une importance scientifique mondiale », assure Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles. Mais avec la montée des eaux, l’engloutissement de ce boyau est inéluctable. Aussi le lieu a-t-il été entièrement fouillé et modélisé. Non sans mal : « Les fenêtres d’accès, qui dépendent de la météo, sont aléatoires et compliquées », rappelle Cyril Montoya, archéologue, directeur d’une équipe de recherche interdisciplinaire d’une quinzaine de scientifiques, archéologues, karstologues, hydrogéologues, géomorphologues et topographes formés à la plongée spéléologique.
Cosquer 3D
Puis des ateliers spécialisés à Marseille, en Haute-Garonne et en Dordogne – un peu la même équipe que pour la grotte Chauvet -, ont reconstitué ce puzzle géant avant de l’assembler à l’entrée du Vieux Port de Marseille, à la Villa Méditerranée.
Une gageure que de transposer les 2300 m2 initiaux dans un carré de 1750 m2 et d’imaginer un parcours de visite rendant le dénivelé du site, ses passages étroits et ennoyés… Ainsi le modèle 3D de Cosquer a été découpé en six parties : l’arrivée et la salle de la plage, celle des chevaux, la salle nord, le grand puits, la faille des bisons, puis la galerie des mains rouges et du félin.
Au pied du Fort Saint-Jean, l’entrée s’effectuera par une passerelle au-dessus d’un bassin. Dans la cage de descente - pouvant accueillir 24 personnes - , des écrans simuleront la descente à 37 m jusqu’à une station sous-marine, d’où les visiteurs embarqueront par six dans des modules d’exploration. Le retour se fera par le Centre d’interprétation archéologique.
500 000 visiteurs attendus par an
Cosquer Méditerranée est conçu pour 500 000 visiteurs par an. Le groupe Kléber Rossillon, spécialisé dans la gestion de sites culturels et touristiques, est en charge de la conception et de la réalisation du centre d’interprétation. Il en assurera son exploitation avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre d’un contrat de délégation de service public jusqu’en 2045.