Le baromètre européen du voyage d’affaires dévoilé hier par Amex GBT confirme la reprise du secteur.
C’est l’un des rendez-vous majeurs du secteur. Hier, à l’occasion de la 27e édition de l’EVP, s’est tenue la présentation du baromètre européen du voyage d’affaires pour l’année 2018. American Express Global Business Travel a interrogé 1 000 entreprises de toutes tailles, issues de 11 pays européens, pour dresser un bilan du marché l’an dernier et dessiner les grandes tendances de cette année.
Avec une hausse des dépenses de 3,15% en 2017 au niveau européen et de 1,8% en France, "le marché est très optimiste", indique Matthieu de Lubersac, business development manager chez American Express Global Business Travel, en charge de la présentation du baromètre. Ces dépenses, supérieures aux prévisions réalisées fin 2016 qui tablaient sur une croissance de 2,5%, continueront leur ascension en 2018 avec une hausse estimée à 3,4%.
Ainsi, le contexte géopolitique, en particulier les effets du Brexit et les mesures du "Travel Ban" initiées par Donald Trump, n’ont pas eu d’impact pour la majorité des répondants.
Pourquoi les entreprises se déplacent-elles ?
Selon le baromètre, 72% des entreprises se déplacent pour développer l’actif client (+3% par rapport à 2016), 17% pour des rendez-vous intra-entreprises et 11% pour rendre visite aux fournisseurs.
Comme depuis plusieurs années, la sécurité des voyageurs reste la première priorité des entreprises devant l’efficacité et la productivité des voyageurs avant et après le voyage, le coût pour l’entreprise et la satisfaction des voyageurs.
Que coûte une agence ?
Au global 79% des entreprises déclarent travailler avec au moins une agence, un chiffre stable par rapport à l’année dernière, confirmant la valeur d’avoir une gestion des dépenses de voyages.
Mais cette année, la tendance à recourir à plusieurs agences est en progression de 7 points. Elle se traduit également par une augmentation du phénomène de mix agences, profitant aux acteurs online et aux plateformes de réservation B2B.
Le baromètre révèle également le coût d’une agence dans le budget déplacements d’une entreprise. Il est en moyenne de 4,5% en Europe mais avec quelques disparités en fonction des pays : il est de 5,6% en Grande-Bretagne, 5,5% en Italie, 5% en Allemagne et seulement de 4% en France.
Les TMC de plus en plus challengées
En France, la part des réservations réalisées par les agences reste relativement élevée, de l’ordre de 62% contre 26% pour l’open booking et 12% pour les réservations mixtes. "Les entreprises, particulièrement les grands comptes, attendent de l’agence d’avoir un rôle de co-constructeur en s’impliquant dans la phase de construction et de déploiement de la politique voyage", note Matthieu de Lubersac.
D’une manière plus globale, les TMC se trouvent de plus en plus face à un enjeu d’adaptation de leur modèle de collaboration. 25% des entreprises déclarent les challenger sur leur business modèle (+6% par rapport à l’an dernier) ce qui nécessite une remise en cause importante notamment concernant les choix d’intégration de fournisseurs technologiques et de mobilité dans leurs offres de services.
"La légitimité de l’agence n’est pas remise en cause mais des discussions s’opèrent sur le business modèle", souligne Matthieu de Lubersac. D’autant qu'au sein des entreprises, le voyage est de moins en moins une affaire de spécialiste.
Les travel managers ne sont plus que 17% à être les responsables de la gestion du budget voyages d’affaires contre 27% pour la direction financière, 22% pour la direction des achats et 15% pour la direction des ressources humaines.