Une nouvelle étude analyse les conséquences psychologiques et physiques des déplacements professionnels sur les voyageurs d’affaires.
Les déplacements professionnels sont bons pour les affaires, pas nécessairement pour ceux qui les réalisent. Ce sont en tout cas les résultats d'une étude menée par la fondation International SOS, l’université de Kingston (Londres, Royaume-Uni) et le groupe Affinity Health at Work, publiée cette semaine. Les trois organismes ont en effet analysé "les habitudes, l’état de la santé et les implications psychologiques des voyages d’affaires internationaux sur les voyageurs".
Premier enseignement de cette enquête, menée auprès de 195 personnes : les voyageurs d’affaires développent une tendance aux comportements à risques, au surmenage et à l’épuisement. Le deuxième, nettement plus positif, est qu’ils ressentent "un sentiment d’aventure, de liberté et d’implication accrue". Un bon point qui n’efface toutefois pas le stress et l’anxiété causés par des déplacements à répétition.
Des employés impliqués... qui prennent des risques
67% des personnes interrogées indiquent "être plus impliqués dans leurs activités professionnelles du fait des déplacements professionnels" mais un tiers des voyageurs d’affaires confient aussi être "plus enclins à avoir des comportements à risques à l’étranger plutôt que dans leur pays d’origine".
46% admettent ainsi consommer davantage d’alcool lors de leurs déplacements professionnels, 35% sortent davantage dans des bars et discothèques et près d’un voyageur sur dix (9 %) a également indiqué qu’il serait plus susceptible d’avoir des relations sexuelles avec un ou plusieurs nouveau(x) partenaire(s).
L’hygiène de vie se trouve aussi bousculée puisque 78% des voyageurs d’affaires interrogés affirment faire des heures de travail supplémentaires et adopter un régime alimentaire moins équilibré, tandis 76% font état d’une activité physique moindre et 73% d’un sommeil de moindre qualité.
Rendre le voyage moins anxiogène... y compris pour la famille
Selon Laurent Fourier, directeur de la fondation International SOS, "les organisations doivent s’impliquer pour protéger la santé mentale et garantir le bien-être physique de leurs employés en déplacement". Cette étude a ainsi donné naissance à un guide pratique pour aider les entreprises à améliorer le bien-être des employés lors des déplacements professionnels.
Parmi les mesures préconisées, les chercheurs de l'université de Kingston enjoignent les entreprises à réaliser des sessions de prévention et à systématiser les débriefs au retour d'un déplacement professionnel. La mise en place d'outils de planification, le choix de voyages en classe affaires et dans des hôtels de qualité font aussi partir des mesures à encourager.
Et les chercheurs vont même plus loin en soutenant que les conjoint(e)s et les enfants pourraient bénéficier d'attentions particulières pour rassurer le voyageur d'affaires et la famille ! Pas sûr que toutes les entreprises veuillent engager ce genre de dépenses supplémentaires...