Le pape est mort. D’une longue et douloureuse maladie, comme ont dit nos amis journalistes avec une affliction parfois caricaturale. Remarquez, on en est tous là : chacun de nous préfèrerait mourir d’une maladie brève et rigolote ! Dans ce concert d’émotions universelles (légitimes, quoiqu’on pense du pape, qu’on soit catholique ou non), la petite note d’humour nous est venue de Pologne, où une vieille dame, réagissant au décès de Jean-Paul II, disait devant la caméra : « ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers ». Pour rappel, le pape affichait tout de même 84 ans au compteur au moment de son dernier souffle, ce qui semblait paraître encore bien jeune à notre attendrissante Jeanne Calment polonaise. Mais surtout, son constat appelle une deuxième réflexion, inspirée de l’immense Pierre Desproges : « si ce sont les meilleurs qui partent les premiers, que penser des éjaculateurs précoces ? » Et là, vous vous demandez : mais où veut-il donc en venir ? Parfois moi-même, j’avoue perdre le fil. Ça y est, j’y suis : je voulais vous parler de ceux qui font de l’élection de Georges Colson à la présidence du Snav une simple formalité. On aimerait d’abord leur rappeler que d’ici le 20 avril, date de l’élection, le jeu démocratique devra se dérouler, qui plus est avec un autre candidat officiellement déclaré, Dominique Vaucy, qui mérite aussi le respect. Par ailleurs, si l’actuel président de Fram a en effet toutes les chances d’être le futur patron du Snav, il n’est pas le messie pour autant. Car il faut bien se le dire : il n’y a plus de messie dans ce métier. Le temps où les entreprises, les groupements ou les institutions reposaient sur les épaules d’une seule et unique personne est bien révolu. Les révolutions de palais qui, ces derniers mois, ont agité le Snav et le réseau Selectour, ainsi que les tensions qui ont pu remuer Afat Voyages, illustrent cette volonté générale de remiser au placard les gestions très personnelles. Nourries par le passage à la commission zéro et amplifiées par le syndrome Gaymard, ces nouvelles revendications montrent que les adhérents de ces entités exigent désormais transparence et résultats. Un euro de cotisation ou d’investissement doit être justifié. Ils demandent maintenant qu’on leur rende des comptes, car eux-mêmes vont devoir aussi se justifier en permanence auprès de leurs clients, comme de leurs fournisseurs.