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Édito

La descente aux enfers


Publié le : 11.07.2008 I Dernière Mise à jour : 11.07.2008
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La descente aux enfers I Crédit photo François-Xavier Izenic

Auteur

  • François-Xavier Izenic

Au congrès du Snav, c’est presque devenu un rituel. Chaque année, Christian Boireau, le directeur général commercial d’Air France, dont le pessimisme est égal à l’incontestable talent, nous fait le coup. Le coup du « pire est devant nous », avec un air un peu abattu, à la Roger Gicquel. « Quand y a un avion qui s’écrase dans le monde, c’est sur les pompes à Roger Gicquel », disait Coluche. Et chaque année, quelques mois après, Air France annonce en général des résultats records. Le dernier rassemblement du syndicat en mars dernier à Biarritz n’a pas dérogé à la règle et je n’avais pu m’empêcher alors de sourire à l’écoute du discours de Christian Boireau. Bien mal m’en a pris. Car pour une fois, ce dernier était peut-être même en dessous de la vérité. Le transport aérien est en effet pris dans une spirale infernale que rien ne semble pouvoir arrêter. L’envolée des prix du pétrole apporte chaque semaine son lot de mauvaises nouvelles. Iata a ainsi révélé que 25 compagnies aériennes avaient fait faillite ou cessé leurs opérations ces six derniers mois, un chiffre historique. L’association attend « des pertes considérables pour 2008 dans le secteur aérien, entre 2,3 et 6,1 milliards de dollars ». Voilà qui, entre parenthèses, devrait donner du grain à moudre à Richard Vainopoulos, le président de Tourcom, qui essaie depuis longtemps d’imposer l’idée d’une caisse de garantie contre les faillites des transporteurs. Pour la première fois, le montant des surcharges carburant (une deuxième augmentation cette semaine pour Air France en un mois) semble avoir un impact sur la clientèle. C’est en tout cas le motif retenu par British Airways pour expliquer la baisse de son trafic passagers en juin. Petite précision utile : la maison de courtage Raymond James notait mercredi que les surcharges appliquées par le groupe Air France-KLM sont nettement supérieures à celles de leurs concurrents, 121 euros l’aller simple en long-courrier contre 92 euros pour Lufthansa et 98 euros pour British Airways. Pourquoi, comment ? On n’en sait toujours rien. Une chose est sûre : j’en connais peu qui souhaiteraient aujourd’hui être à la place de Christian Boireau car, bien qu’Air France paraisse la mieux armée pour faire face à la tourmente, l’hémorragie n’a pas fini de faire des victimes. Et pas seulement dans le transport aérien.

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