Les pieds dans le tapis ! Pointée du doigt par des associations de consommateurs qui lui demandaient mardi de répercuter la baisse du prix du pétrole, Air France a trébuché. Poussée dans ses retranchements, la compagnie nationale s’est lancée dans des explications pour le moins alambiquées. Il y a un an, le prix du baril devait repasser sous une barre fatidique pendant 30 jours consécutifs pour que la surcharge d’Air France baisse. Depuis quelques mois, les 30 jours se sont transformés en « durablement ». Si l’on en croit le communiqué publié ce mercredi matin par la compagnie, destiné à répondre aux associations de consommateurs, « durablement » signifie 2 mois pour une moitié de la dernière augmentation et 49 jours pour l’autre moitié. Ça me rappelle un peu les problèmes de maths où il fallait remplir des baignoires, les vider, et en combien de temps, et pour quel volume, et tout ça en fonction de l’âge de celui qui avait installé cette foutue baignoire. Les surcharges carburant, c’est un peu pareil. En pire. Et le consommateur comprend d’autant moins que le cours du pétrole a plongé depuis plus d’un mois. L’opacité qui entoure le mode de calcul de cette surcharge devient insupportable. Une seule façon d’y remédier : intégrer une bonne fois pour toutes le carburant dans le prix. La réaction d’Air France est d’autant plus étonnante qu’elle gère mieux que tout le monde ses dépenses carburant qui seront couvertes encore à 40 % en 2010 (contre 5 % pour son concurrent Lufthansa). Selon Les Échos, la seule valeur financière de ses couvertures s’élevait début juillet à près de 12 milliards de dollars, soit le triple de sa valeur boursière. Davantage de transparence serait donc bienvenue. Sinon, le passager va finir par ne plus avoir « durablement » confiance en Air France.