Aujourd’hui, jeudi 13 novembre, c’est la journée mondiale de la gentillesse. Après les zones humides, les luttes paysannes, la photographie au Sténopé et le tricot (je n’invente rien, je vous jure), c’est au tour de la gentillesse d’être fêtée mondialement. L’adage « trop bon, trop con » disparaît le temps d’une journée (faut pas pousser non plus). Je me mets donc en mode Bisounours jusqu’à demain matin. Pour votre serviteur qui aime bien ronchonner, râler, grogner, critiquer, l’effort est louable. « Si la méchanceté n’existait pas, il n’y aurait aucun mérite à être gentil », disait je ne sais plus qui. En l’occurrence, j’ai d’autant plus de mérite que je vais vous parler du Snav qui, s’il n’existait pas, aurait empêché ma méchanceté naturelle de s’exprimer pleinement depuis des années. Mais il faut bien reconnaître au syndicat et à son président, Georges Colson, d’avoir fait preuve non seulement de ténacité mais aussi d’habileté au cours de la préparation des décrets d’application du Code du tourisme (lire aussi pages 8 et 9). L’affaire était loin d’être gagnée, mais la crise financière est arrivée à point nommé pour freiner les ardeurs libérales du gouvernement. Le projet finalisé préserve, a priori, les intérêts premiers de la profession. Ont-ils été réellement menacés ? Soyons clairs : beaucoup, dans notre secteur, se réfugient trop facilement derrière l’intérêt collectif et la protection du consommateur pour garantir avant tout un intérêt particulier. Le maintien du statu quo a un avantage : il permet de conserver des positions, des pouvoirs et une influence. Certains ont agité comme un chiffon rouge la peur du boucher vendant des voyages (il fallait oser) qui devenait au tourisme ce que le plombier polonais était aux sanitaires. J’avais écrit dans ces colonnes qu’une déréglementation pouvait aussi constituer une opportunité de mettre en avant la compétence et l’expertise des agents de voyages et que la licence n’évitait en aucun cas les margoulins d’écumer cette profession. Je continue de le penser. Mais, politiquement, vis-à-vis de ses adhérents, le Snav n’avait pas le droit de perdre ce combat. Son président et ses permanents ont remporté là une victoire ô combien importante et ont prouvé qu’ils savaient aussi être efficaces. Bon allez, j’arrête là : le problème avec la gentillesse, c’est que ça ne fait pas de bons éditos.