Dans quel monde vivons-nous ? La crise est en train de coûter très cher aux riches. Selon le journal La Tribune, les dix familles les plus riches de l’industrie française auraient perdu quelque 60 milliards d’euros depuis le début de l’année. Snif. On est loin des 238 milliards de dollars cramés par les 25 premiers milliardaires russes, mais quand même ! ça vous fait prendre conscience de la triste condition du riche, soumis aux aléas si cruels de la bourse. Ému par tant de fragilité, un sénateur a même eu la bonne idée, que dis-je, la bonté, de proposer que les particuliers puissent déduire les pertes qu’ils ont subies ces derniers mois sur les places financières de leurs revenus imposables. La magnanimité de nos élus est sans limites, surtout quand elle repose sur nos impôts. Mais une fois de plus, les sales gauchistes, animés par leurs vieux réflexes marxistes et incapables de voir que le monde change, ont brisé cet élan de générosité certes très ciblée. Ce projet avait, pour notre secteur, un mérite : il aurait pu lever les incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur le tourisme haut de gamme (lire pages 8 et 9). Mais il n’en sera rien. Le gouvernement qui paraissait soutenir le texte s’est finalement désolidarisé de son audacieux sénateur. Pour le coup de pouce au tourisme de luxe, on repassera. Consolons-nous en nous disant que c’est pire ailleurs. Regardez les Anglais, même les plus riches ne voyagent plus. Que font-ils alors ? Selon un récent sondage, face à la crise économique qui réduit leur pouvoir d’achat, une majorité de Britanniques choisit le sexe comme passe-temps gratuit. Le même sondage réalisé en France donnerait peut-être un résultat identique. Tiens, j’ai une idée : je propose une taxe sur l’orgasme. Alors là, non seulement on renfloue les riches, on comble le trou de la Sécu et, si tout va bien, on aide les pauvres. Avec un peu de chance et après une enquête approfondie bien sûr, y a bien un sénateur qui va y penser. Pour 12 000 euros mensuels, des idées à la con, moi aussi je serais capable d’en avoir des caisses entières.