« Proximité » : le mot pourrait bien gagner ses galons de vocable le plus « hype » de l’année 2009 dans le tourisme. Après la crise bien sûr, indétrônable quelque temps encore. Le tourisme de proximité se jouerait donc de la conjoncture. Les premiers constats hivernaux mettent du baume au cœur d’Hervé Novelli, le secrétaire d’État au Tourisme, venu, bonne humeur en bandoulière, dresser un panorama du secteur à la convention du Snav à Biarritz. Et comme souvent lors de l’allocution d’un ministre du Tourisme, le discours a d’abord vanté les mérites et listé les lacunes de la fameuse « offre France ».
Toussotements et raclements de gorge des participants à la convention… D’accord, le ski fait un carton (qui a dit que les Français renonçaient aux vacances ?) : le ministre n’a pas manqué d’évoquer la « résilience » des sports d’hiver, jusqu’à tabler sur le secteur comme « facteur d’entraînement de la sortie de crise »… D’accord, l’Hexagone est passé de 11 % à 9 % de part de marché au niveau mondial, c’est grave docteur, il faut faire des efforts pour remettre d’urgence la tour Eiffel au centre du monde touristique.
Euh… et les agences dans tout ça ? Malgré quelques exceptions notables, comme Disney (lire p. 13) et Pierre & Vacances (lire p. 16), 80 % de l’activité du réseau se fait à l’export, a opportunément rappelé Isabelle Cordier, la représentante du conseil exécutif des distributeurs du Snav, toute de blondeur énergique à la tribune. Histoire de recadrer le débat. En politique averti, Hervé Novelli en a volontiers convenu. Avant de sortir les atouts de sa manche (lire notre Événement p. 8 et 9). Plutôt habilement, il faut le reconnaître. Hormis une proposition farfelue de combinés entre pays d’Europe du Sud (incomprise à ce jour ou trop bien comprise et vouée à l’échec), le volontarisme dont il a fait preuve sur la réforme de la loi, il est vrai poussé par les échéances de Bruxelles, laisse quelque espoir sur la suite des événements.
Pourvu que…