Au-delà de la crise, la plaie du moment, c’est le politiquement correct. C’est bien simple, même ceux dont le pouvoir d’achat reste confortable n’osent plus faire chauffer la Centurion. Bien sûr, quand les premiers scandales financiers de l’automne ont éclaté, l’incentive d’AIG à 440 000 $ au St. Regis de Los Angeles n’était pas du meilleur effet. Pas franchement finaud non plus, le déjeuner organisé à la même période par Fortis à l’Hôtel de Paris pour 150 000 €. Mais tout est question de timing. Autant en septembre, il était de bon ton qu’assureurs et banquiers en faillite fassent profil bas, autant là, on a tendance à penser que ça suffit. La brigade du tourisme (y’a bien une brigade de la mode) décrète le grand retour du voyage de luxe décomplexé !
Et si la vraie faute de goût, lorsque l’on a un peu de cash de côté, c’était de le garder… de côté ? Que ceux dont le pouvoir d’achat joue la prudence au fond du bas de laine fassent preuve de panache ! Le recentrage sur l’essentiel, l’anti-bling, c’est bien joli, mais c’est pas avec des nuitées en Etap Hotel, des déplacements en classe éco et des séjours de stim’ à la Porte de Versailles qu’on va relancer le secteur. En attendant que le Club de Rome nous invente le cercle économique vertueux sous croissance zéro, l’urgence serait peut-être de réserver du palace avec spa, du séminaire golfo-gastronomico-très-lointain, de la lune de miel en or massif sur la lune… Éviter l’effet domino, c’est simple comme un crépitement de CB. Reste à convaincre les clients de faire preuve de civisme.
Bon courage !