Le microcosme économico-politique vient de se trouver un nouveau hobby : jouer au Gentil Organisateur du Club Med, GO pour les intimes. Aux côtés de Bernard Tapie et Henri Giscard d’Estaing, les protagonistes principaux de « l’affaire », on se bouscule pour un second rôle, parfois contraint et forcé. Mais comme chacun sait, les politiques et les businessmen sont des saltimbanques qui s’ignorent, c’est écrit dans Starmania (J’aurais voulu être un artiste/Pour pouvoir faire mon numéro… etc.). Dans le genre qui assume, Tapie l’a même chanté. Candidats au casting donc : ceux qui veulent contrer les velléités de l’homme d’affaires d’entrer au capital du Club, et ceux, beaucoup moins nombreux, qui ménagent la chèvre et le chou.? Rien que du beau monde, car les deux hommes ont le bras long. Dans le rôle du GO trapèze volant : un as de la pirouette, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, déclare sans rire que le Club Med est « stratégique » pour la France. Une façon de justifier le retour des fonds publics de la Caisse des Dépôts (CDC) au capital du Club, sortie il y a 5 ans pour les motifs… inverses. GO kitesurf : Laurence Parisot, experte ès parachute doré, la présidente du Medef amortit elle aussi le choc CDC. Mieux qu’Alstom ou le Rafale, question stratégie, le trident, c’est désormais du très lourd. GO discothèque : Gérard Augustin-Normand, président de Richelieu Finance et actionnaire indécis, contraint d’animer la piste jusqu’au bout de la night, n’exclut pas de s’allier à Tapie. GO canoë-kayak : Gilles Pélisson, Pdg d’Accor, et actionnaire malgré lui, cherche notoirement à quitter le navire… GO back office : tous ceux qui œuvrent en coulisses pour l’un ou l’autre camp. Gourmette ou veste en tweed : le haut de gamme « convivial et multiculturel » doit choisir son style…