« Trop français Obama ? » : c’est le titre choisi par Enjeux Les Echos dans son édition du mois de mai. Référence à la politique sociale du président américain, décrite comme proche de la doctrine économique hexagonale par le magazine. Mais pourquoi « trop » ? Le magazine émet en effet des doutes sur le succès d’un copier-coller tricolore au pays de l’Oncle Sam, compte tenu de l’ampleur de la crise et de la structure de la société américaine. Un comble de la part de la presse française, alors que la France n’a jamais eu autant la cote dans les médias américains. De renégat au moment du déclenchement de la guerre en Irak (remember la déclaration de Villepin à l’Onu), le pays aux 350 fromages (et TO !) est devenu un modèle doté d’airbags face à la crise. Vive la Sécu, vive le bon vin, vive le Quai d’Orsay ! Pour vivre une lune de miel, il faut être deux. Ca tombe bien, les Français ont toujours les yeux de Chimène pour Obama, à peine dépassée la phase critique des fameux « 100 jours » au pouvoir. De quoi soutenir les entrées touristiques entre la France et les États-Unis ? Si l’on en croit les chiffres diffusés au Pow Wow pour le premier trimestre, le marché tricolore affiche une insolente santé par rapport aux autres pays européens. Le virus A/H1N1 a certes un peu « grippé » l’activité, mais les TO espèrent que les tarifs attrayants et le taux de change encore favorable soutiendront l’activité estivale en dernière minute. D’ici là, le climax amoureux bilatéral n’aura pas eu le temps de retomber. Parions sur un pic d’attirance pour la statue de la Liberté (rouverte il y a peu comme un symbole), les paysages de westerns, Venice Beach et les limos de Miami. Si l’an prochain, la reprise économique pointe le bout de son nez, le modèle néolibéral pourrait reprendre du poil de la bête… et l’idylle gallo-yankee du plomb dans l’aile. Et si la crise avait du bon ?