C’est l’histoire d’une filiation malheureuse. Celle d’un enfant doué affublé de parents défaillants. Thomas Cook Plc, qui vise 450 M€ de résultat opérationnel cette année, va devoir se trouver de nouveaux actionnaires, après le dépôt de bilan de sa maison mère Arcandor en Allemagne. Un non-événement, assure la filiale, très encline ces derniers temps à rappeler ses bases britanniques, plutôt que ses origines teutonnes (près de 53 % du capital sont détenus par Arcandor). Le siège londonien et la part non négligeable du capital cotée à la Bourse de Londres devraient rassurer clients et partenaires, espèrent les dirigeants du voyagiste, qui dégainent à l’envi le « business as usual ». De fait, la cessation de paiement ne concerne que les entreprises détenues à 100 % par le groupe allemand. Pas de quoi remettre en cause l’activité opérationnelle des agences de voyages et du tour-operating de Thomas Cook. Mais l’affaire fait grand bruit outre-Rhin, où Arcandor a joué jusqu’au bout la carte du bras de fer avec l’État allemand, espérant faire peser dans la balance le volet social et les 128 ans d’histoire des magasins Karstadt. Angela Merkel a tenu bon, faisant la part de la gabegie managériale et de la crise économique, à l’heure d’attribuer les aides publiques. Un sauvetage d’autant moins justifiable aux yeux du contribuable, que l’activité tourisme s’avère rentable. Thomas Cook, la pépite bénéficiaire, a-t-elle joué contre son camp à l’heure des négociations avec le gouvernement allemand ? Ce serait un comble. Quoi qu’il en soit, reste à atterrir aujourd’hui chez le « bon » repreneur…