Le partage des terres n’a jamais été chose facile. Depuis qu’il est sapiens sapiens, l’homme joue des coudes pour s’offrir les eaux les plus poissonneuses et les prairies les plus grasses. En ce moment, dans la distribution, les frontières bougent même la nuit : on se couche tout seul dans sa zone de chalandise, et on se réveille le lendemain avec une enseigne déposée en hélico sur le trottoir d’en face entre minuit et deux ! C’est bien simple, il ne faudrait pas dormir.? Car plus insidieux qu’un nouveau pas-de-porte, c’est ce qu’on vend derrière qui change. Écoutez plutôt : Nouvelles Frontières va commercialiser des TO extérieurs au groupe, tandis que les TO NF vont entrer chez Havas/Carlson, sans compter les agences Jet tours qui écoulent parfois du Thomas Cook, et les agences Afat Selectour qui vont toutes vendre la même chose au même prix, vu qu’il n’y a plus que la marque qui change… Vous suivez ? Pour faire court, disons que la carte de France des points de vente s’est éparpillée façon puzzle. Reste à attendre que les morceaux retombent… Si possible au bon endroit ! Pour forcer le destin, chez les agences intégrées, on râle feutré (on essaye de laver son linge sale en famille), pendant que chez les franchisés, on donne plutôt dans le débat public. Question de culture. Au siège des réseaux, les patrons martèlent que les contrats seront respectés. Sans doute briefés par le coach de Ségo, ils n’ont plus qu’un mot à la bouche : te-rri-to-ria-li-té, te-rri-to-ria-li-té, te-rri-to-ria-li-té ! On leur souhaite plus de succès qu’à la présidente de Poitou-Charentes. De toute façon, ils l’ont promis : le découpage, ce sera de la dentelle.? Siano et Wathier faisant du crochet l’hiver au coin du feu, on demande à voir…