Une hirondelle ne fait pas le printemps. Une coccinelle, si. La bestiole, emblème de l’APS depuis des années, pourrait enfin connaître son heure de gloire. Auprès du grand public s’entend. Pour l’heure, combien de voyageurs savent que l’insecte porte-bonheur apposé sur la vitrine d’une agence garantit les fonds déposés des clients dans le cadre d’un forfait ? Personne. Ou presque. À entendre Raoul Nabet, le président de l’Association professionnelle de solidarité depuis l’an dernier, cela va changer. Que l’organisme choisisse la voie directe, en optant pour la (coûteuse) communication BtoC, ou l’option plus light de mise en avant de l’argument de vente par les pros, le moment n’a jamais semblé si propice. Car s’il est exigeant, le client est aussi INQUIET. Abreuvé en continu de nouvelles anxiogènes dès le radio-réveil, il est mûr pour une bonne séance de réassurance. Rien n’empêche de nourrir un peu sa parano rampante et sa volonté de se protéger de tout pour mieux lui vanter les mérites de la bête à bon dieu en cas de faillite, et de l’assurance multirisque en cas de pépin. Aventurier, d’accord, mais pas téméraire. S’il ne conçoit le baroud dans les vallées reculées du Siam qu’assorti d’un rituel holistique aux huiles essentielles de lotus et bergamote, c’est votre homme. Promettez-lui de le protéger de ses pires cauchemars : les cancrelats et la perspective de rester planté sans recours dans un aéroport bout de ligne. Le thrill, c’est bien joli, mais secure comme un épisode de Daktari. Une belle occasion pour les agences de voyages de gagner leurs galons au hit-parade des professions les plus populaires. Les agences bancaires ont achevé de ruiner leur réputation pour les deux prochains siècles : il y a un créneau à prendre…