On a d’abord cru à un poisson d’avril. Mais si le Snav faisait des blagues, ça se saurait. Le syndicat a bel et bien choisi la date du 1er avril pour annoncer publiquement la mort subite du nouveau critère Iata, le fameux ratio de liquidité (RL pour les intimes). Tout ça pour ça. Des nuits à éplucher Réaménager ses fonds propres pour les nuls, des heures à hypnotiser son banquier pour décrocher un prêt à 2,5 %, des semaines à soupeser les alternatives (« Demain j’arrête la billetterie »)… pour rien. Le RL a fait pschitt. Mieux, il s’est autodétruit. Hara kiri. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, la décision est venue de l’intérieur. Au sein de Iata, la commissaire aux agences de voyages, chargée d’arbitrer les désaccords entre compagnies et distributeurs, a bouté le futur-ex-critère hors de France. Là, on pose la question bête : pourquoi ? 1) Elle est in love avec un agent de voyages ; 2)Elle veut son chèque pour rupture conventionnelle ; 3) Elle est indépendante. La version officielle, c’est la 3. Et comme on n’a pas envie de chercher anguille sous roche, on a la faiblesse de penser que c’est la bonne. En attendant, Iata avale son chapeau – à ce stade, ça s’appelle même gober un sombrero. On ne s’étonnerait pas d’apprendre que notre commissaire, suédoise, a été nommée aux îles Kerguelen. Histoire pour Iata d’organiser tranquillement le retour du RL, pas prêt à marcher à l’ombre après son quart d’heure de célébrité. Un conseil : ne saccagez pas tout de suite les efforts de votre expert-comptable pour mettre votre bilan d’équerre, et gardez sous le coude le portable de votre conseiller financier. Hormis une capacité accrue à tenir le cap dans la tempête, ça peut encore servir… Des fois que le Snav nous réserve un nouveau poisson pour avril 2011.