Hervé Novelli n’a pas fini de regretter sa défaite aux élections régionales. À l’heure qu’il est, il pourrait se la couler douce en président de la région Centre. La création d’une politique agricole commune entre le Berry, la Beauce et le Perche ? Du caviar à côté de ce qui l’attend sur la gestion de crise post-nuage. Oui mais voilà, il a perdu. Et à peine reconduit dans ses fonctions de secrétaire d’État, c’est la tuile. Du coup, sa lune de miel avec les professionnels du tourisme pourrait bien tourner au vinaigre. Comme souvent dans ces cas-là, on nomme un médiateur, selon une spécialité communément répandue sous l’ère Sarkozy. Le concept, inspiré du principe de la patate chaude, consiste à passer le dossier à un voisin. Ce dernier n’est d’ailleurs pas inconnu des services touristiques, puisqu’il s’appelle Thierry Baudier, ancien Dg de Maison de la France. De promoteur de l’Hexagone auprès des clientèles étrangères, il va tenter de calmer les ardeurs des clients français qui n’ont pu rentrer à temps au bercail ou mettre le cap sur l’étranger. Vu que les mécontents potentiels se comptent par dizaines de milliers, remontés comme des coucous par des associations à tendances jusqu’au-boutistes, ça sent le retour de karma. Dans un article de L’Express de février dernier, un expert dénombrait deux spécimens : le médiateur-éclaireur, qui démine le terrain en sous-marin pour le ministre, et le médiateur-pompier, qui tente de réparer les boulettes du porteur de maroquin. Mais dans le cas « un volcan s’éveille » qui est le nôtre, la création d’une troisième catégorie s’impose : celle de médiateur d’exception. À ce titre, on espère que Thierry Baudier convaincra des consommateurs confiants dans leur droit aux vacances en toutes circonstances de prendre en charge une partie du risque inhérent au cas de force majeure, sous peine de mettre à mort une partie de l’industrie. C’est loin d’être du tout cuit. D’autant qu’il reste quelques patates brûlantes sur le grill : la mise en œuvre effective des mesures annoncées (facilités de crédit, étalement des charges, prise en charge du chômage partiel…) et le déblocage des aides directes. Là, le secrétariat d’État va devoir tenir ses promesses. Les prochaines régionales, c’est pas pour tout de suite…