La Kro au frais et les placards blindés de paquets de chips, la planète foot retient son souffle. À quelques heures du coup d’envoi de la Coupe du monde, même les profanes tentent de croire au miracle, en priant pour que Gourcuff retrouve ses râteaux décisifs dans les 18 mètres. Plus grave que les déficits de toute l’Europe réunie, plus explosif que la bulle immobilière chinoise, plus dramatique que le procès Kerviel, l’avenir des Bleus s’apprête à paralyser les cervelles tricolores. Histoire de réveiller son monde dans ce climat hautement délétère, Nosylis décide de jeter un pavé dans la mare : passage de toute la prod en prix nets ! À y regarder de plus près, ce n’est pas encore la révolution : les circuits et le à la carte restent commissionnés, et les ventes en net continuent de passer par la centrale de paiement des réseaux qui référencent le TO. Au passage, les détracteurs de la formule se rengorgent : la démarche n’émane pas d’un leader du secteur. Bref, la commission « traditionnelle » a encore de beaux jours devant elle. Faut-il s’en réjouir pour les agences ? Pas si sûr. L’évolution des habitudes de consommation vers le dépackagé, la course aux tarifs concurrentiels, la nécessité pour les distributeurs de prendre pied sur le terrain du marketing et du pilotage commercial, plaident, on le sait, pour une réflexion sur le mode de rémunération. D’ailleurs, si le chemin semble encore long, quelques verrous ont déjà sauté (lire p. 10 et 11). Il est assez savoureux de constater que le plus ouvert au débat (officiellement du moins) n’est autre que Jean-Pierre Mas, le co-concepteur du fameux Top 14 à la tête d’AS Voyages. Argument politique pour apaiser l’ire des producteurs, ou réel cheminement sur le prix et la répartition de la valeur ajoutée ? En coulisses, les lignes bougent. Y’a pas que le Onze de France qui a la pression…