A quoi sait-on que c’est la rentrée ? Dans la vie courante, il y a des signes qui ne trompent pas : c’est la course au dernier cahier de texte disponible ; Claire Chazal et Laurence Ferrari sont de retour dans la lucarne ; le numéro « Spécial Mode » de Elle pèse ses trois bons kilos… (d’accord, c’est une rentrée de fille). Dans le tourisme aussi, on a nos « marronniers », ces situations qui reviennent chaque année comme les feuilles en automne.
1) On est fatigué d’avoir joué les marchands de tapis, du genre :
– « Il est comment votre 499 euros »
– « Heu… tout compris. »
– « Parfait. Vous m’en mettrez trois. ».
2) On conclut chaque conversation téléphonique par un « On se voit à Top Resa », en sachant que dans le rush de la Porte de Versailles on dira : « On se voit après Top Resa ».
3) On tente une vitrine « hiver » en espérant qu’un consommateur résidant sur Pluton se piquera de réserver sa semaine de ski quatre mois à l’avance. Bref, tout à l’air normal…
Grave erreur ! En fait, il s’est passé cet été un truc potentiellement cataclysmique pour l’industrie touristique. Un événement qui pourrait révolutionner le cycle immuable du pricing estival : la transhumance aoûtienne a du plomb dans l’aile. S’il se confirme que les juilletistes l’emportent cette année (lire p. 10-11), c’est l’annonce d’une fissure dans l’identité nationale. Pas encore la faille de San Andreas, mais bon… L’obsession du prix aura-t-elle finalement raison du sacro-saint rituel tricolore de la première quinzaine d’août ? La nouvelle n’est pas bonne pour les marges des TO, que certains qualifient déjà de « fracassées ». Mais elle plante un aiguillon supplémentaire pour repenser la grille tarifaire.