Au cas où vous n’auriez pas remarqué, ça défaille pas mal autour de nous. Contrairement à la mine rigolarde que j’arbore ci-contre, à Tour Hebdo ça ne nous amuse pas du tout. Les rêveurs ont voulu croire à l’exception française, une sorte d’autre pays du tour-operating, fort de ses quelque 300 voyagistes. Un plateau de fromages géant, qui laisserait sa place à un panel extensif de variétés, allant du camembert au Selles-sur-Cher, en passant par le Roves-des-Garrigues et le Trou-du-Cru ! C’est oublier un peu vite que si les Français sont les deuxièmes consommateurs de pâtes dures et molles au monde (derrière les Grecs), ils sont moins prompts à séjourner à l’étranger. Les défaillances de TO ne seraient donc qu’un juste retour des choses. Il faudrait même se réjouir de la concentration du secteur, un mal nécessaire, quitte à perdre en diversité ce que l’on gagne en rentabilité. Bien sûr, on se fait peu de soucis pour les quelques champions qui affichent déjà des ratios enviables. Mais les trois liquidations prononcées ces derniers jours nous font craindre le début d’une hécatombe maintes fois annoncée. Non, ces défaillances ne sont pas le fruit du hasard (lire p. 10). Elles témoignent de l’arrivée en zone écarlate d’entreprises structurellement fragiles. Et certains jours, quand la santé des futurs survivants s’évalue en nombre de dépôts de bilan, on irait bien s’improviser producteur de chèvre dans le Larzac…