Vous pensiez qu’Eyjafjöll n’avait servi qu’à rendre vos nuits blanches, creuser des pertes dans votre saison d’été, rendre les clients hystériques ? Détrompez-vous. Une fois le nuage de cendres bien dissipé – six mois tout de même ! –, on discerne un peu mieux les retombées positives de ce fichu volcan islandais.
Déjà, il a eu le grand avantage d’obliger tout le monde à se replonger dans ses bouquins de droit et autres Code du tourisme, qui prennent parfois la poussière au fond d’un tiroir. On n’a pas toujours l’occasion de se remettre en mémoire les fondamentaux, et aujourd’hui je parie que toute la profession connaît son L. 211-15 sur le bout des doigts, à la virgule près. Mais surtout, Eyjafjöll aura peut-être réussi là où d’autres auront échoué : le nez dans la fumée du nuage de cendres, malgré les yeux qui piquent et la gorge qui gratte, les pros ont avancé main dans la main, se frayant un chemin commun contre l’injustice qui voulait les rendre responsables de la météo, des hésitations des gouvernements et des bouillonnements volcaniques de l’Islande. On en deviendrait presque lyrique… Il faut tout de même avouer que le Snav, le Ceto et la Fnam autour d’une table avec les associations de consommateurs, ça n’arrive pas tous les jours. Et ça, c’est bien Eyjafjöll qui l’a déclenché. Alors aujourd’hui, on peut s’engouffrer dans la brèche volcanique et reposer la question d’une union de toute la profession, quel que soit le type d’organisation qui pourrait être mise en place. L’objectif : faire entendre une seule voix, celle des professionnels du tourisme. Car à l’extérieur du secteur, du côté des pouvoirs publics ou des clients, ce qu’on veut, c’est un seul son de cloche. Toujours plus efficace pour se faire entendre, et pas seulement quand on se démène contre les effets d’un nuage de cendres.