Il faut se méfier des gens qui veulent le bien de l’humanité. Ça peut mal finir. On connaît des mégalos gentils qui ont viré tyrans, ou des projets philanthropiques détournés en chemin par des esprits malveillants. L’avenir dira ce que nous réserve Google. Au départ, c’est l’histoire de deux gars sympas sévèrement dotés en neurones. Jeunes, Californiens, cool. À l’adolescence, quand le péquin moyen passe 99 % de son temps libre à draguer les filles et à soigner le déstructuré de sa chevelure, Larry et Sergey n’ont qu’une obsession : créer un algorithme de tri de l’information. Résultat : en douze petites années, les deux acolytes sont devenus les gardiens du Web. Aujourd’hui assis sur plus de 30 Md$ de liquidités, ils ont de quoi financer leurs emplettes. Et faire flipper. D’autant que Google s’intéresse de près à l’industrie touristique, grande championne du e-commerce. Ce n’est pas un hasard si l’accord pour racheter le logiciel ITA (Internet Travel Agent Software), spécialiste de la gestion de données aériennes, effraie jusqu’aux mastodontes du secteur. Expedia, Kayak et Travelocity en appellent à la justice américaine, arguant d’une atteinte à « la concurrence, à la transparence et à la capacité d’innovation ». Du côté de Google, on déclare en susbtance que la combinaison de l’expertise d’ITA et de la technologie maison fera des merveilles dans la recherche de billets d’avion. Et de la vente ? L’entreprise s’en défend… tout en étant pressentie pour le rachat d’Opodo. Info ou intox, les ambitions du moteur de recherche dans la commercialisation de produits touristiques ? Le doute est permis. Pour rappel, la devise de Google est la suivante : « Don’t be evil ». Ça fout les jetons, non ?