Justifiées ou irrationnelles, les craintes de nos compatriotes de se rendre en Tunisie ? S’il ne fait aucun doute qu’il est moins périlleux de se prélasser à Djerba que de s’offrir un tour de périph’ en scooter, toujours est-il que la perception du client ne se décrète pas. Un sondage CSA révélait cette semaine que 44 % des Français qui comptaient se rendre dans le pays ces douze prochains mois vont changer de destination. Certes, les sondages se trompent souvent et l’on espère ce taux largement surévalué. Mais le risque d’une relance poussive inquiète les professionnels. Et déjà se profile la perspective d’offres suffisamment alléchantes pour que s’évanouissent les craintes les plus tenaces. À combien vous me faites le flip ? 10 %, 15 % ? Adjugé pour 20 %… Voici que ressurgit le fameux prix du danger, supposé ou réel. Si la ristourne demeure un puissant déclencheur d’achat, reste à en déterminer le seuil : un sombre ratio entre les chocottes et le porte-monnaie. C’est fou comme le soldat en treillis devient hospitalier dès lors que le tarif s’allège ! Bienvenue dans le monde trivial de l’offre et de la demande… Pragmatisme pour les uns, obscénité pour les autres. Pour autant, aucun TO n’a intérêt à sacrifier ses marges, rétamer la qualité, flinguer l’image d’un pays, et finalement… ruiner la perception client. « L’accession à la démocratie n’est pas un coût, mais un investissement », a joliment dit le nouveau ministre du Tourisme tunisien (lire p. 8-9). Chaque maillon de la chaîne touristique y mettra sans doute le prix à court terme. Pour mieux rebondir…