Et si nos ministres portaient la poisse ? Aux gouvernants s’entend : pour les opposants au régime, ils font plutôt figure de trèfle à quatre feuilles. En cherchant bien, qui dit qu’on ne va pas découvrir un Baroin adepte de randos libyennes, ou une Lagarde fan de baignades bahreïniennes (c’est pointu, mais bon)… Là, on aura la preuve ferme et définitive que le prochain qui prête son jet à un détenteur de portefeuille tricolore ne passera pas le printemps. Dans ces conditions, il y en a une qui a le moral, c’est Dima Youssef, successeur de Lula, qui accueillait MAM cette semaine en visite officielle au Brésil. Pas sûr que les salutations au Corcovado en hélico présidentiel soient inscrites au programme… Pendant que nos diplomates jouent les rois de la boulette – le nouvel ambassadeur en Tunisie a lui aussi commencé très fort –, le Foreign Office et le secrétariat d’État américain marquent des points. La riposte de notre président ? Demander publiquement à ses ministres de privilégier les voyages en France. Inconscient ! Certes, en optant pour le Cap-Ferret ou le Massif Central, on limite les risques de proposer des cours de taser à domicile à des dirigeants déjà en orbite. Mais si notre hypothèse scoumounesque se vérifie, l’été promet d’être chaud sur les plages de l’Hexagone. Imaginez qu’Hortefeux en vacances au Pyla propose ses services pour mater un soulèvement d’ostréiculteurs sur le point de renverser la mairie ? Pour peu qu’il ait fait, la veille, la traversée du Bassin à bord d’une navette privée appartenant à un homme d’affaires local… c’est la côte Atlantique de Saint-Jean-de-Luz à Perros-Guirec qui s’embrase. Résultat, même si les Français ne semblent pas mûrs pour la révolution (un sondage les dit favorables à 58 % mais « pas capables » à 50 %), conseillez-leur un truc : aller en Tunisie ou en Égypte.