De qui se moque-t-on ? L’UFC-Que Choisir, dans un communiqué au vitriol, s’en prend aux professionnels du tourisme sur le traitement des dossiers considérés comme litigieux après l’éruption du volcan islandais en avril 2010. Si l’association, dans ce document, se paie assurément la tête des agents de voyages, elle se fiche aussi du consommateur qu’elle prétend défendre. Comment peut-elle dénoncer aujourd’hui les termes d’un accord qu’elle a elle-même signé voici un an, et qui favorisait la mise en place du report des voyages, sur une période de douze mois, pour les clients qui n’avaient pu partir ? « À circonstances exceptionnelles, accord exceptionnel », se justifie-t-elle en guise de prétendue excuse. Un peu court ! Force est de constater que l’UFC-Que Choisir sort du bois, après avoir fait mine de trouver un compromis. Déjà, le jour même de la signature, son président, Alain Bazot, révélait à mi-mots ne pas vouloir en rester là. Pourquoi avoir signé alors ? « Pour régler les situations les plus courantes », assure l’UFC. Elle oublie de préciser qu’elle a signé pour ne pas envoyer des dizaines de milliers de clients au casse-pipe, dans la mesure où elle n’était pas certaine de ses arguments juridiques. Et pour cause. Si tel était le cas, pourquoi réclamerait-elle, dans le même communiqué du 15 avril, ce qu’elle appelle « une clarification des droits des consommateurs », après avoir évoqué quelques lignes plus haut « une responsabilité (des professionnels) clairement établie par les textes » y compris en cas de force majeure. Hypocrisie ! Si nous n’avons jamais plaidé pour un corporatisme aveugle qui exonérerait les professionnels de leurs responsabilités, nous ne cautionnons pas non plus l’extrémisme consumériste. A fortiori lorsqu’il confine à la mauvaise foi.