Que vont encore inventer les low cost pour gagner en rentabilité ? On leur conseillerait bien de visionner le sketch de Florence Foresti, et d’adopter la dernière innovation majeure disponible sur l’avion de Barbie : les ailes rétractables, beaucoup plus pratiques pour faire les créneaux sur le tarmac et gagner de précieuses minutes à l’escale. Car si les compagnies à bas coûts ont une obsession, hormis celle de créer des options payantes, c’est bien de raccourcir le fameux « demi-tour », ce temps passé au sol par l’appareil entre deux rotations. Objectif : remettre les gaz après avoir refuelé, procédé à un petit ménage et vérifié que les pax sont bien arrimés à leur siège, le tout en une grosse demi-heure. Le modèle fonctionne tellement bien (on s’interroge au passage sur la nécessité de capter des subventions régionales, mais bon) que certains se piquent d’étendre le concept au long-courrier. Et c’est là que ça coince. Comment jouer la carte de la rotation quotidienne additionnelle, source de rentabilité accrue, sur un vol de 6 heures et plus ? Les détracteurs crient à l’imposture et au coup marketing. Une vérification des tarifs pratiqués par ces LCCLC (Low Cost Carriers Long Courrier pour les très intimes) laisse parfois rêveur. Addition faite des deux tronçons – à supposer que l’on souhaite rentrer un jour – et des taxes, les prix frisent bien souvent les niveaux de nos bonnes vieilles majors. Reste qu’après Air Asia ? X, encore isolée sur le créneau long haul, Singapore Airlines s’y collera dès l’an prochain. Probablement à grand renfort de couleurs flashy, de marque aguicheuse et d’uniformes informels. Vrai modèle ou poudre aux yeux sur longue distance ? Tant que Ken n’est pas aux commandes…