La salade grecque n’a plus la cote. Après avoir porté aux nues le régime crétois, les Européens ne jurent plus que par les légumes mijotés à 200 degrés. La faute à E. coli, bactérie dont la liste des victimes s’allonge, à l’heure où nous bouclons, sans laisser d’indice. Planquée on ne sait où, elle est déjà responsable de la destruction de dizaines de tonnes de cucurbitacées, tomates, laitues et autres graines même pas encore germées. Comme le concombre bouilli, c’est bof, on constate effarés avec quelle facilité les crudités sont éradiquées du bol alimentaire européen. Même disculpé, le « gurke » (on aura au moins appris un mot d’allemand) reste tricard sur les marchés de Saxe et de Bavière, mais aussi de France, de Navarre, de Catalogne, de Lombardie et du Kent… Du coup, la filière concombre s’organise, et ça commence à porter ses légumes (hum). Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture : « Je me bats pour que vous soyez indemnisés à l’euro près ». Cool. Frédéric Lefebvre, le ministre de la Consommation (et accessoirement du Tourisme) : « j’ai mangé du concombre il y a encore deux jours ». Recool… Reste que la FNSEA cherchait ce matin à obtenir « le geste fort » : un responsable politique en train de dévorer un cucumber avec la peau face aux caméras. Et là, vous me voyez venir avec mes grosses tongs : qu’attendent donc nos chers ministres pour bouffer du séjour en Tunisie et en Égypte (en évitant si possible les versions MAM ou Longuet, on a dit manger, pas en croquer), et faire la une de Gala en slip de bain au milieu des flots ? Frédéric Mitterrand s’est déjà jeté à l’eau la semaine dernière, en sirotant un jus d’orange devant les photographes à Marrakech. Encore un petit effort…