Le grand méchant loup n’est pas toujours celui que l’on croit. Pendant que la profession joue à Clochemerle autour du projet de fédération, la grande révolution du secteur tient dans un morceau de moquette de 25 m2 du hall 7 de la Porte de Versailles à Paris. Cinq mètres par cinq, c’est la taille, modeste, du stand de Google à l’IFTM-Top Resa. Pour sa première participation au salon du tourisme BtoB français, le géant californien de la recherche en ligne joue les agneaux. Inutile de montrer les dents quand les cybermarchands du monde entier vous mangent déjà dans la main. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’ogre est loin d’être repu. Non content de débarquer dans les allées de la vieille économie, la besace débordant d’outils plus ergonomiques les uns que les autres pour ferrer les internautes solvables, Google vient de préciser les contours de ses moteurs de recherche de vols et d’hôtels (lire p.10 à 12), dont on ne sait si le potentiel doit susciter l’euphorie ou la frayeur… Et pourtant, le géant ne compte que des « amis » dans le secteur : difficile de dénigrer publiquement le premier pourvoyeur mondial d’audience qualifiée… Google a le don de mettre tout le monde d’accord ! Du coup, on conseillerait bien à nos institutionnels préférés d’aller faire un tour sur le stand F83 la semaine prochaine, histoire de s’offrir un électrochoc. Car si l’on a tenté jusqu’ici de ménager les susceptibilités, en plaidant pour une union de la profession à l’amiable, il est grand temps désormais de trouver un terrain d’entente. Et de consolider les acquis de la mi-juillet en vue de rapprocher les opérateurs de voyages représentés par l’Udiv, le Ceto, le Snav et Level.com (lire notre interview p.28-30), n’en déplaise au président du Snav. Pour que les professionnels du secteur gardent une chance de préserver leur part au grand banquet de la vente de voyages.