Une fois n’est pas coutume, on emprunte ici à Brett Easton Ellis le titre de son premier roman. Une façon d’évoquer en mode chic et rock, dans la veine du style de l’écrivain californien, les pertes accumulées dans le voyage d’affaires ces trois dernières années. Autant dire que l’on ne sait plus quoi faire pour nimber de glam la déroute d’une partie du secteur. Car si les dirigeants des deux leaders CWT et Amex jurent la main sur le cœur que les résultats sont dans le vert ou sur le point d’y passer, les derniers comptes publiés fin 2010 font plutôt grise mine. D’accord, la multitude d’entités juridiques qui constituent le groupe Carlson en France ne facilite pas la lecture des performances du groupe. Mais si CWT Distribution s’est distingué l’an dernier avec un résultat net de 3,4 M€ pour un chiffre d’affaires de 9,9 M€, CWT France a encore accusé plus de 500 000€ de pertes (contre un trou de 33 M€ l’année précédente certes !) pour un CA de 74 M€. Sans compter les piètres résultats de la structure CWT Meetings & Events, qui perdait l’an dernier près de 1,7 M€ pour un CA de 28 M€ : pas très encourageant pour une activité présentée comme un levier de croissance plus rémunérateur que le métier d’origine de la travel management company (TMC)! L’heure n’est donc pas à l’euphorie, pas plus que chez Amex, qui a épongé l’an dernier un déficit de près de 50 M€, ou chez les challengers HRG et BCD, qui pointaient toujours dans le rouge sur leur dernier exercice publié. Mais restons fairplay, comme dans les « parties » de L.A. où l’on ne se dépare pas du sourire ultrabright même à l’approche du Big One : les comptes 2011 des TMC s’annoncent bien meilleurs que l’an dernier. La réduction des coûts et la mutation du modèle vers le conseil font leur chemin. A condition que la conjoncture ne joue pas trop les trouble-fêtes, c’est sûr, bientôt, elles feront plus que zéro…