Napoléon et Dujardin, même combat ! Quel rapport direz-vous ? à première vue, aucun. En y regardant de plus près, ils participent tous les deux du mouvement de désindustrialisation de la France, à l’heure où le top de la hype consiste à ré-in-dus-tri-a-li-ser. En clair, certains esprits chagrins déplorent que le pays se transforme 1) en musée 2) en parc d’attraction, alors que la vraie vie, c’est la sauvegarde de l’acier français. Et là, le nouveau coupable est tout désigné : Frédéric Lefebvre. Dans la même semaine, le secrétaire d’état au Tourisme vient d’endosser le parrainage du futur complexe thématique sur Bonaparte, et d’annoncer l’ouverture d’un « film office » à Los Angeles pour inciter les Spielberg en herbe à tourner dans l’Hexagone. Que lui reproche-t-on au juste ? L’INDUSTRIE cinématographique française étant l’une des dernières rescapées d’Europe, ce serait pourtant dommage de ne pas surfer sur nos gloires hollywoodiennes pour engranger une partie des recettes des studios américains dans notre beau pays. Quant au patrimoine historique, pourquoi ne pas le faire fructifier, en mettant à contribution le petit homme (Napo pas Sarko) pour développer notre INDUSTRIE touristique ? D’accord, Bonaparte n’est sans doute pas le type le plus consensuel de la Terre : pas sûr que les Espagnols adhèrent totalement au projet (plantez-vous devant le « Tres de Mayo » de Goya histoire de resituer l’ambiance). Évidemment, les Américains risquent d’accentuer l’image déjà bien sépia de l’Hexagone (remember les fiacres et les ruelles pavées du « Midnight in Paris » de Woody Allen). Pourtant, il y a de l’idée. N’en déplaise aux défenseurs des haut-fourneaux, l’industrie d’avenir pour la France, c’est aussi le patrimoine, les paysages et les paillettes… Nous, on y croit dur comme fer.