Tout est à vendre. Les banques irlandaises, les palais italiens, les îles grecques, les châteaux en Espagne et… Thomas Cook France. Malheureusement, même pour des queues de cerises, les acheteurs solvables ne courent pas les rues. Dans ces cas-là, une seule règle qui vaille : ne pas jouer les crève-la-faim. Du coup, on conseillerait bien à la maison mère britannique du voyagiste d’adopter la « Linda Evangelista attitude ». Du genre : « Je ne sors pas de mon lit pour moins de 10 000 dollars ». Avec les effets de change et de l’inflation (la déclaration du top model remonte aux années 80), TCF doit bien pouvoir demander… 300 M€. Ça tombe bien, c’est justement la somme à partir de laquelle le fonds souverain du Qatar daigne se pencher sur un dossier. Reste à prouver que ça les vaut : les Bédouins de luxe ont beau avoir du gaz naturel plein le sous-sol, faut quand même pas les prendre pour des perdreaux de l’année. Pour info, leur truc, c’est plutôt les faucons. On bétonne donc l’argumentaire. 1) On persuade Son Altesse (l’Émir Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, pas la Reine d’Angleterre) qu’une agence de voyages française, ça ne ferme pas boutique. Contrairement à l’option retenue par TC en Grande-Bretagne, qui consiste à tirer le rideau de 200 points de vente, en France, les 300 baux commerciaux ont de l’avenir. 2) On convainc Son Altesse que Thomas Cook Plc cherche à céder ses actifs à fort potentiel. Après la vente annoncée de sa filiale en Inde (un marché plutôt émergé dont les ventes explosent), le groupe vend le 2e joyau de sa couronne. La filiale tricolore, qui a touché le fond de la piscine dans son petit pull marine, ne peut que reprendre son souffle. Elle est pas belle la mariée ? Et si finalement, les prétendants étaient plus nombreux que prévu. Havas by Carlson, ça vous dit quelque chose (lire notre Interview p.24 à 27) ? Cherchez bien…