Si les pronostics se confirment ce week-end, la France choisira dimanche pour président un « homme normal ». Même en cherchant bien, on a du mal à trouver l’argument rassurant, à mesure que la planète s’enfonce dans un contexte pas franchement raccord question normalité… Depuis quand les chefs d’État sont-ils censés être des hommes normaux ? Vu le niveau de compétition mondiale qui se profile, y’a des matins où l’on se verrait bien doté de la cervelle d’Einstein, des jambes d’Adriana Karembeu et de la voix de Sharleen Spiteri, plutôt qu’en femme normale. Mais bon. Pour enfoncer le clou de son image de « boy next door », François Hollande a poussé le zèle jusqu’à faire ses courses dans un Carrefour City au lendemain du premier tour, affublé d’un photographe à bout portant. On sait désormais que l’homme, hautement pressenti pour présider aux destinées du pays, carbure à la Quézac et à la compote pomme-banane. Cool. Pourtant, même dans le tourisme, on en connaît qui ne cracheraient pas sur les superpouvoirs de tous les héros de Marvel réunis. Demandez à Pascal de Izaguirre ou Olivier de Nicola s’ils ne rêvent pas certaines nuits des muscles tout verts de Hulk ou des griffes de Wolverine pour venir à bout du redressement de TUI France et Fram Même Rachel Picard, qui pourrait jouer dans la catégorie Wonder Woman, a préféré jeter l’éponge, par sagesse féminine et/ou désaccord sur les orientations prises par sa direction. Alors au niveau de la nation toute entière… Mais, coup de théâtre ! À l’issue du débat de l’entre-deux-tours, les lieutenants du candidat PS, à commencer par Pierre Moscovici, l’ont finalement concédé tout net : non, François Hollande n’est pas un homme normal. Ouf ! Y’a d’l’espoir…