« C’est l’histoire de l’avocat qui prépare son client à en prendre pour 20 ans. Condamné à 10 ans, il est content. » De l’art de faire passer la pilule… On l’a bien compris par la voix des urnes, l’heure est à la rondeur, à la négociation, au compromis. Exit les tempéraments belliqueux, les méthodes expéditives, les déclarations cash. Du coup, on nous promet une entente parfaite, sur la forme du moins, entre François Hollande et Angela Merkel réputés, l’un comme l’autre, allergiques au conflit. Ces deux-là pourraient, pour le plus grand bien de l’Europe et de leur pays respectif, trouver un juste milieu entre croissance et austérité. Un concept que Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie, avait baptisé en son temps la « rilance » (mélange de rigueur, mot désormais banni pour cause de trop grande trashitude, et de relance). C’est bien là tout l’enjeu, tant pour les États que pour les entreprises en difficulté : ne pas saper toute possibilité de redressement malgré la gravité de la situation. Est-ce le raisonnement qui a finalement conduit TUI France à alléger l’ampleur de son plan social ? Ou serait-ce le fruit d’une négociation dont le résultat avait été anticipé par la direction, pour laisser les syndicats sortir de ce round la tête haute ? Quoiqu’il en soit, le remède ne doit pas tuer le malade. Savant dosage que les concurrents, Fram et Thomas Cook en tête, ne manquent pas de soupeser de leur côté. Avant de sortir enfin du bois. Car pour (faire mine de) réduire la peine, encore faut-il l’évaluer…